Coronavirus: des événements religieux également annulés en Afrique

Une première en Afrique: l’Eglise catholique au Sénégal, le troisième pays d’Afrique le plus affecté par l’épidémie de coronavirus, a annoncé le 14 mars 2020 l’annulation ou le report de ses manifestations religieuses et socio-culturelles. En Afrique, où la pandémie a fait son entrée il y a deux semaines, la quasi-totalité des pays sont désormais infectés.

Selon l’organisation mondiale de la santé (OMS), 280 cas dont 7 décès étaient jusqu’ici identifiés à travers le continent. Un bilan faible par rapport aux autres parties du monde. Les pays qui ont enregistré le plus grand nombre de malades confirmés sont l’Egypte (109 cas), l’Afrique du Sud (38) et le Sénégal (22).

Communion dans la main

Face à la propagation du virus, le gouvernement du Sénégal a pris une série de mesures, dont l’interdiction de toutes manifestations publiques pendant un mois, la fermeture des écoles et universités à partir du 16 mars, la suspension des procédures des pèlerinages musulmans et chrétiens, ainsi que l’annulation de la fête nationale du 4 avril.

L’Eglise catholique avait publié ses mesures avant celles du gouvernement. Le 9 mars, elle avait annoncé la suspension, jusqu’à nouvel ordre, du «baiser de paix», pour respecter les règles d’hygiène. La communion se reçoit désormais dans la main.

Prière à domicile, en Tunisie

En dehors de l’Eglise catholique au Sénégal, aucune autre Eglise en Afrique n’a annoncé de mesures particulières face au coronavirus. La Conférence des évêques catholiques d’Afrique du Sud (SACBC) a invité les fidèles à contacter leurs responsables diocésains sur les précautions à prendre, lors de la messe. Mgr Sithembele Sipuka, président de la SACBC, a demandé aux évêques de donner des directives de précautions sanitaires dans leurs diocèses.

Au Nigeria, Mgr Ignatius Kaigama, archevêque d’Abuja, la capitale, a appelé la population à «être en alerte rouge» face à coronavirus. Cité par le Service d’information catholique pour l’Afrique, il a assuré que l’Eglise continuerait de prier pour que le virus ne se propage pas davantage et a espéré qu’une thérapie efficace soit bientôt trouvée.

Au-delà du Sénégal, des mesures rigoureuses ont été prises dans d’autres pays d’Afrique où l’islam est majoritaire. En Tunisie par exemple, le Premier ministre Elyes Fakhfakh a déclaré la suspension immédiate, le 13 mars, des prières dans les mosquées, alors que 21 cas ont été enregistrés dans le pays. Les fidèles sont priés d’effectuer leurs ablutions à domicile et de se munir de leur propre tapis de prière. (cath.ch/ibc/ag/rz)

Ibrahima Cisse

Portail catholique suisse

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