Renata Asal-Steger, la présidente de la RKZ entre rêve et réalité

La Lucernoise Renata Asal-Steger (59 ans) est présidente de la Conférence centrale catholique romaine de Suisse (RKZ) depuis le début de l’année. Combattante pour le changement, elle est aussi une diplomate.

Barbara Ludwig, kath.ch / traduction adaptation Maurice Page

Tout a commencé à Fribourg-en-Brisgau. La Lucernoise y vivait avec son mari allemand et ses deux fils. «Il m’a été difficile de prendre pied en Allemagne en tant que pédagogue et juriste «, se souvient Renata Asal-Steger. Elle a fait de la nécessité une vertu et a commencé à travailler dans une paroisse: Conseil paroissial, cours de théologie de deux ans, célébrations d’éveil à la foi.

Une femme engagée

Après huit ans en Allemagne, elle est rentrée en Suisse, avec son mari, diacre permanent, et les garçons, alors en âge scolaire. L’engagement en Eglise s’est poursuivi. Plus tard, elle est devenue membre de l’exécutif de la corporation ecclésiastique du canton de Lucerne. Pendant six ans, elle a été vice-présidente de la Conférence centrale catholique romaine de Suisse (RKZ) qui rassemble les corporations cantonales. Elle en a repris la présidence au 1er janvier 2020.

«Nous avons besoin d’une dimension nationale pour le renouveau»

«Nous devons avoir un regard au niveau national, mais aussi sur l’Église dans le monde entier. Cela est particulièrement vrai en ce qui concerne le renouveau de l’Eglise», relève Renata Asal-Steger à propos de sa nouvelle fonction. Le changement est indispensable. La crédibilité de l’Eglise est fortement abîmée à cause des scandales d’abus et de leur dissimulation dans le monde entier, dit-elle. Pour sa présidence, elle veut travailler pour une Eglise crédible. Mais le processus de renouveau à l’échelle nationale est en train de s’essouffler, constate-t-elle.

«La Conférence épiscopale suisse a décidé de décomposer le processus de renouvellement aux niveaux diocésain et local. A la RKZ, nous pensons qu’il a également besoin d’une dimension et d’une structure nationale». Renata Asal-Steger s’exprime avec calme et de manière concrète. La critique polémique des évêques n’est pas son affaire. Elle s’appuie sur l’art de la diplomatie lorsqu’il s’agit de jeter des ponts entre le désir et la réalité.

Lutter ensemble pour trouver des solutions

De son point de vue, la Conférence des évêques suisses et la RKZ partagent la responsabilité de l’Église catholique en Suisse. «Je souhaite que nous soyons en route ensemble et que nous décidions ensemble de ce qui doit être fait au niveau suisse». Elle avoue clairement qu’elle envie l’Allemagne. Là, dans le cadre du ‘chemin synodal’, évêques et laïcs ont abordé ensemble le renouveau. En Suisse, les évêques ont jusqu’à présent freiné une approche commune. Mais Renata Asal-Steger reste confiante.

Outre la Conférence épiscopale et la RKZ, d’autres forces doivent être impliquées, explique-t-elle. Par exemple, les associations féminines, la pastorale de la jeunesse, les congrégations religieuses, les organisations de migrants ou les régions linguistiques.

«L’égalité de dignité et l’égalité des droits vont de pair»

Pour La présidente de la RKZ, un point central du renouveau est la place des femmes. «L’Eglise ne peut retrouver sa crédibilité que si les femmes bénéficient de l’égalité des droits. L’égalité de dignité et l’égalité des droits vont de pair. L’Eglise ne peut pas défendre de manière crédible la dignité humaine si elle la refuse aux femmes en son sein». Renata Asal-Steger était présente à Rome, le 2 juillet 2016, lorsque les pèlerins du projet «Pour une église avec les femmes» ont célébré dans la basilique Saint-Pierre. Elle rappelle aussi la fondation en novembre 2019 du réseau international «Catholic Women’s Council» (CWC).

La présidente de la RKZ est consciente que dans de nombreuses questions, le pape et les évêques auront le dernier mot. Mais cela ne la décourage pas. Elle est convaincue que la mise en réseau est la bonne façon de progresser.

Pas un jour sans réunion

Renata Asal-Steger a son lieu de travail à la maison. A huit heures du matin, elle s’assied à son bureau. Il est important d’avoir un rythme. Mais il n’arrive presque jamais qu’elle travaille à la maison toute la journée. «Les jours de semaine sans réunions sont rares». Le soir, elle est généralement sortie pour participer à des séances ou des événements. La crise du coronavirus a évidemment changé les choses!

En plus de ses fonctions à la RKZ et à l’Église régionale de Lucerne, où elle a une charge de travail de 30 % en tant que présidente du conseil synodal, Renata Asal-Steger assume diverses activités bénévoles. Pour l’heure, ses deux fils aux études sont encore la maison. (cath.ch/kath.ch/bal/mp)

Rédaction

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