Mgr Gmür attend la reprise des messes à l'Ascension

Le président de la Conférence des évêques suisses (CES), Mgr Felix Gmür, entend reprendre les célébrations publiques dans les églises à partir de l’Ascension le 21 mai 2020 ou de la Pentecôte le 31 mai. Après la publication du plan-cadre de protection de la CES, le 27 avril, il attend la réponse du Conseil Fédéral.

«Si d’autres rassemblements sont à nouveau autorisés, je ne vois pas de raison pour que les messes ne le soient pas. C’est une question d’égalité de traitement», a déclaré à cath.ch, le 28 avril 2020, Mgr Felix Gmür. «Nous avons été privés de célébrations publiques pour la Semaine-Sainte et Pâques, pouvoir célébrer l’Ascension ou la Pentecôte serait idéal.» Pour l’évêque de Bâle, la protection des personnes vulnérables reste cependant la priorité.»C’est aussi un devoir chrétien».

L’eucharistie est un moment important

Le plan cadre de la CES rappelle aussi que la Constitution fédérale garantit la liberté de religion. «Elle n’a cependant pas été blessée, car chacun est libre de témoigner de ce qu’il croit. A savoir, pour nous de la mort et de la résurrection du Christ. La liberté de se rassembler en communauté a été restreinte, mais cela est le cas pour tout le monde», note Mgr Gmür. «Pour les catholiques, se rassembler pour l’eucharistie est un moment important, même si ce n’est pas toute notre foi. Même sans messe la foi ne devrait pas être en danger, surtout si la raison de la suppression temporaire est importante.»

Le plan-cadre de protection ne limite pas le nombre de personnes pour une célébration. «Cela dépend évidemment des lieux et des directives cantonales. Entre une chapelle de 80 places ou une grande église de plusieurs centaines de places, la situation est très différente. Si l’on respecte la distance et les règles d’hygiène, on peut accueillir plus ou moins de personnes», souligne le président de la CES. Dans ce sens, la CES n’a pas suggéré de multiplier le nombre de messes en petits groupes. Les diocèses pourront en décider le cas échéant.

Pas de masques, ni de gants

Le plan cadre de la CES laisse une certaine marge de manœuvre aux diocèses et aux paroisses en fonction des situations locales dans le strict respect des règles générales de distance et d’hygiène. La surveillance de l’application de ces mesures revient aux paroisses. «Là où il ya des sacristains professionnels salariés, je pense qu’il pourront s’en occuper. Ailleurs, il faudra trouver des solutions», explique Mgr Gmür. Pour lui cependant, il ne peut pas être question du port de masques ou de gants. «Si nous pouvons célébrer la messe, elle doit se dérouler de manière la plus ‘normale’ possible.»

Les grandes célébrations telles que les premières communions, les confirmations ou les mariages seront en principe reportées, car il faut éviter les grands rassemblements.

Vivre sa foi

«Plus fondamentalement, je reste un peu partagé. Lors de chaque messe célébrée avec des restrictions, je pense aux personnes qui ne peuvent pas y participer, en particulier les malades ou les personnes âgées. Or la messe doit être ouverte à tous, sans aucune exclusion. Cela n’est pas facile», admet Mgr Gmür. «Comment voulons-nous servir la foi, la faire grandir? Ce n’est pas forcément plus de messes, plus de grâces.»

«La crise du coronavirus et du confinement sont aussi une opportunité de vivre sa foi, a travers la prière et la méditation personnelle, la lecture de l’Evangile, la prière en famille, la récitation du chapelet, une visite à l’église, mais aussi l’entraide et la charité, remarque l’évêque de Bâle. Cela se fait de manière merveilleuse en beaucoup de lieux.» La pandémie permet aussi de repenser le rapport à la maladie, au danger et en fin de compte à la question du mal. «Quelle est la valeur suprême? La sécurité sanitaire est importante, mais qu’en est-il de la santé mentale et spirituelle?» conclut l’évêque. (cath.ch/mp)

Maurice Page

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