Xavier Remon-Beauvais
la création de bijoux contemporains, le reste à la création d’objets
liturgiques et à l’aménagement de lieux de cultes.
J’avais un penchant naturel pour m’intéresser à l’art sacré. Outre mes
convictions chrétiennes, j’ai reçu une formation dans un collège de
jésuites en Bretagne où j’ai eu la chance de participer à une équipe de
décoration et de céramique autour d’un vieux père jésuiste ami de plusieurs
grands artistes dont Max Ernst et Calder.
J’ai eu des demandes de la galerie Cheret à Paris, bien connue dans la
création d’art liturgique qui m’a demander des croix d’évêques il y a une
quinzaine d’année. De fil en aiguille, j’ai fait des croix puis des tabernacles. J’ai ensuite rncontré les religieuses du monastère de la Merci-Dieu
qui m’ont amicalement proposé d’exposer avec elles. Nous avons fait une
quinzaine d’expositions en France.
La création d’un objet d’art sacré n’est pas fondamentalement différente de
celle d’un objet profane. Il faut répondre à une exigence particulière,
notamment selon la fonction de l’objet, mais la démarche artistique est le
même. J’y mets la même rigueur et la même fantaisie. Il y a la noblesse de
l’objet, sa destination fonctionnelle et l’esprit de la réforme de Vatican
II. Il ne faut pas faire marche arrière. Actuellement on a une certaine
frilosité et on tourne son regard vers le XIXe siècle. Je veux essayer de
créér des formes nouvelles pour l’Eglise d’aujourd’hui. Le mot mode est
peut-être un peu excessif, mais il y a des tendances dans la durée. Depuis
Vatican II il n’y a pas eu de renouveau très marqué dumoins en France.
Je me situe plus dans l’abstraction vers des formes épurées et plutôt
non-figuratives. Je fais aussi pas mal de croix pour des baptêmes ou des
confirmations. Je constate avec plaisir que mes objets plaisent bien aux
15-18 ans.
Je suis influencé par l’art médiéval, et par l’art celte pré-chrétien,
et aussi beaucoup par le Japon. Ma femme est japonaise. Je suis intéressé
notamment par la calygraphie que j’essaie d’exprimer dans le métal. Je fais
la jonction entre ces divers mondes.
Après une période très dépouillée, parfois à la limite du banal, l’art
sacré trouve aujourd’hui un renvouveau. J’aime le bel objet, mais je n’aime
pas l’objet clinquant, l’objet qui montre son luxe. Un bol en céramique
peut être un bel objet, très noble tout en étant de la terre. Par contre on
peut faire de l’orfèverie somptueuse inintéressante qui se contente de
flatter une certaine tradition. Mais je ne suis pas sûr qu’on rende ainsi
service à l’Eglise d’ajourd’hui.
Gérard Beaucousin
Mon orientation vers l’art sacré est un peu accidentelle. Il y a une vingtaine d’année j’ai commencé à travailler le métal en feuille. je faisais
des objets utilitaires ou de décoration. Ces objets ont plus à Mme Cheret
galeriste parisienne qui m’a dit que mes objets avaient une fonction religieuse. J’ai donc commencer à travailler avec elle sur commande.
Je ne fais pas que de l’art sacré, je fais de la sculpture et des objets
décoratifs, vases, coupes et autres. Je cherche aussi actuellement des
proposition de décorations comme des autels ou des aménagements d’églises.
Depuis une vingtaine d’années, j’essaie d’affiner mon travail. Mon
travail profane est cependant différent de mes objets liturgiques. Dans ma
sculpture je joue plus avec l’humour. Les panneaux de bas reliefs que
j’ai réalisé sont certes figuratifs, mais stylisés.
J’ai découvert l’art sacré au fur et à mesure et je n’ai pas de sources
d’inspiration particulière. Mon idée première est de réaliser les choses le
mieux possibles par rapport à la matière, à l’objet en y mettant une part
de moi-même. Dans une certaine mesure l’objet peut avoir un caractère sacré
par sa beauté et sa noblesse indépendament de son usage religieux. La recherche de la beauté est une démarche sacrée surtout dans une société totalement industrialisée comme la nôtre.
Il y a une tendance aujourd’hui à revenir en arrière vers le luxe,
l’aspect doré ou argenté. C’est peut-être une période charnière.
Pierre Lecacheux
Je suis artiste-peintre et plasticien. jer suis venu à l’art sacré en
plusieurs étapes. J’ai commencé par un concours pour une église. A cette
époque j’étais très passionné d’art sacré puis il ay a eu une période où
je me suis plus concentré sur la peinture. Les deux choses sont de toutes
manière très liées, il n’y a pas vraiment de frontière. Tout art fait
référence au sacré sauf que l’art conçu pour une église a en plus une
application liturgique qui apporte certaines exigences, mais ne modifie pas
l’approche artistique. L’art est toujours lié à la grande inconnue qu’est
la vie, l’interrogation par rapport à Dieu.
Je ne travaille pas que pour les églises ou la liturgie, mais aussi
popur des écoles des lieux publics etc. Je suis ouvert à tout. J’esssaie
de travailler comme les peintres du moyen-Age et de la Renaissance qui
étaient capables de traiter le livre, la fête, la décoration, le meuble
etc.
Les soeurs de la Merci-Dieu m’ont demandé de faire des peintures sur
tissus. Elle font le tissage et la couture et j’interviens après pour la
teinture. Pour tout ce qui est tissu je suis plutôt abstrait sans
figuration apparente. En matière de sculpture et de peinture, je passe de
l’un à l’autre. Même l’art figuratif est en fait abstrait puisqu’il s’agit
d’une démarche de représentation.
Je reste plutôt hors du temps et je ne suis pas trop les modes. On
travaille souvent pour des églises anciennes tout en devant faire des
créations contemporains. Il faut donc aménager un passage entre le passé et
le présent pour ne pas heurter l’ensemble mais trouver l’harmonie.
Je sens comme un renouveau actuellement. L’Eglise s’y intéresse de
nouveau après une période de torpeur. Mais il y a encore beaucoup à faire.
Je suis hors des circuits « officiels ». Je souhaite que l’Eglise ait plus
« envie » de faire des choses d’être en dialogue avec l’artiste. On attend
de l’artiste un service complet c’est-à-dire qu’il apporte tout lui-même
sans qu’il y ait cet échange. Lorsque je travaille dans une léglise
j’essaie de me mettre en immersion totale avec le lieu, l’architecte,
le maître d’oeuvre pour essayer de trouver des articulations des liens
pour avoir quelque chose qui ne soit pas parachuté.
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