Tokyo: un hôpital catholique en mission face à la crise sanitaire

Un hôpital catholique universitaire de Tokyo accompagne les malades du coronavirus depuis le début de la crise sanitaire. L’établissement a voulu accompagner tous les patients «qui n’avaient nulle part où aller», alors que certains hôpitaux japonais refusaient d’accepter les personnes infectées par le Covid-19 en début de pandémie.

Au 25 mai 2020, alors que le Japon a enregistré 16’251 infections et 777 décès, et que la situation se stabilise, l’Hôpital catholique universitaire Sainte Marianne accueille encore une quarantaine de cas d’infection sévères, trois mois après avoir admis les premiers passagers du navire de croisière Diamond Princess.

Situé dans un quartier ouvrier du sud de Tokyo, l’hôpital catholique s’est distingué durant la crise sanitaire par son travail exemplaire, face à la pandémie. Il n’a pas hésité à ouvrir ses portes à tous les patients dès le début de la crise, tandis que d’autres hôpitaux refusaient de traiter les personnes atteintes du coronavirus.

Yasuhiko Taira, un professeur de l’école de médecine, confie que l’hôpital a voulu respecter son engagement à »s’occuper de tous les patients du coronavirus qui n’ont nulle part où aller«, rapporte Eglises d’Asie (EDA), l’agence d’information des Missions étrangères de Paris.

«Si nous fuyons, qui s’occupera des patients?»

Au début de la crise, en février, quand l’hôpital Sainte Marianne de Tokyo traitait déjà  de nombreux cas, les établissements japonais, aussi bien privés que publics, ont rencontré de nombreuses difficultés, entre le manque de personnel spécialisé et de matériel de protection. «Nous avons dit au personnel que oui, il y a un risque que vous soyez contaminés, et même si nous sommes médecins, nous ne pouvons pas y faire grand-chose. Mais si nous fuyons, qui s’en occupera?» a demandé Yasuhiko Taira.

Actuellement, le service des soins intensifs de l’hôpital accueille 11 patients. Yasunobu Tsuda, un infirmier dont la femme sort tout juste d’un congé de maternité, évoque aussi la difficulté des conditions de travail pour les soignants face à la crise. »Quand vous rentrez chez vous, la première chose que vous voulez faire, c’est prendre votre enfant dans vos bras, mais vous ne pouvez pas. Je ne suis même pas sûr que mon enfant connaisse mon propre visage«, ajoute Yasunobu Tsuda, qui porte un masque même à domicile.

En 2021, l’Hôpital catholique universitaire Sainte Marianne (Saint Marianna University Hospital) célébrera le 50e anniversaire de sa fondation. (cath.ch/eda/gr)

Grégory Roth

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