Pas d'enregistrement des fidèles pour la reprise des messes

En vue de la reprise des messes publiques le 28 mai 2020, la Conférence des évêques suisses (CES) a mais à jour, le 25 mai, son plan cadre de protection contre le coronavirus. Elle y détaille les mesures à prendre dans les églises avant, pendant et après les messes dans le respect des normes d’hygiène et de distanciation du Conseil fédéral. Elle n’exige cependant pas l’enregistrement des fidèles.

La nouvelle version tient compte de l’art. 6 al. 3 l et k Ordonnance 2 COVID-19. Elle remplace les versions antérieures et entre en vigueur le 28 mai 2020, indique la CES.

La récolte des coordonnées des participants aux messes, évoquée lors de l’annonce de la reprise des célébrations publiques, ne sera pas obligatoire. Le devoir de traçage des chaînes de transmission ne vaut que si le respect des règles de distance n’est pas assez garanti, relève la CES. Selon le préposé fédéral à la protection des données, consulté par la CES, cette obligation est conditionnelle. Elle n’a donc pas lieu d’être pour les messes dans la mesure où le plan de protection est correctement appliqué.

Les églises remplies à un tiers

La règle principale reste la limitation du nombre des participants à un tiers de la capacité totale des églises. Chaque fidèle doit disposer d’un espace minimum de 4m2. Mais il n’est pas question de port du masque obligatoire.

Une personne responsable du respect et de l’application du plan de protection doit être désignée dans chaque église et pour chaque célébration.

Pour éviter qu’aux messes bien fréquentées certains fidèles soient renvoyés à l’entrée de l’église, il est recommandé de procéder à des démarches de réservation et de places numérotées. Si des fidèles n’avaient plus d’accès à l’église, il leur est conseillé de se rendre à une autre messe dans un autre lieu, ou à une autre date, éventuellement en semaine.

Communion dans la main

En réponse à une autre inquiétude des fidèles concernant la distribution de la communion, la Conférence des évêques suisses précise qu'»avant de distribuer la communion, les auxiliaires de l’Eucharistie se désinfectent les mains. Le dialogue ‘Le Corps du Christ’ – ‘Amen’ est prononcé communautairement avant que l’on procède à la distribution de la communion. Celle-ci suit les normes d’hygiène prescrites. Des adhésifs signalent sur le sol la distance minimale prescrite». Seul le célébrant communie au calice. Il n’est cependant pas question de masque, ni de gants, ni de procédure de désinfection entre chaque communiant.  

Chants de l’assemblée réduits

La question des chants liturgiques est aussi une préoccupation des communautés paroissiales. La CES note que «l’accès à la tribune est fermé; celle-ci n’est accessible qu’à l’organiste et éventuellement, en cas d’espace suffisant, à quelques instrumentistes en petit nombre.» L’intervention de chœurs, de groupes de chanteurs et d’instrumentistes répond de la même marge de manœuvre que le domaine culturel profane. Il est recommandé de procéder au dialogue entre voix de solo et versets déclamés par l’assemblée ou de petits ensembles. Le chant de l’assemblée est réduit.

Hygiène des mains

Le reste des recommandations concerne essentiellement l’hygiène, nettoyage des points de contact, mise à disposition de gel désinfectant, obligation de se désinfecter les mains à l’entrée, pas de passage de corbeille pour la quête, pas d’échange de signe de paix, aération des lieux, avant et après la messe.

Les personnes à risque restent invités à rester chez elles ou à se rendre à la messe en semaine dans des églises comptant moins de fidèles. (cath.ch/com/mp)

Diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg
Le diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg a apporté quelques précisions aux normes de la Conférence des évêques suisses.
Il est un peu plus restrictif concernant les chants. «Selon les récents exemples d’infection due au chant lors de liturgies, il faut renoncer à faire chanter l’assemblée et les chorales», indique un communiqué du 26 mai 2020. Il est recommandé de faire intervenir soit un soliste, soit un petit ensemble d’au maximum quatre personnes suivant les lieux. L’organiste est toujours le bienvenu.
De même le diocèse de LGF précise à propos des prières récitées habituellement en commun par l’assemblée: «L’assemblée doit pouvoir participer. Toutefois, il est recommandé que le célébrant dise le gloria tout seul, ou qu’un soliste le chante, et que l’on privilégie une forme dialogale de questions-réponses pour la profession de foi (credo).
Pour les normes d’hygiène lors de la communion, le diocèse, à la différence de la CES, recommande que le ministre de l’Eucharistie porte un masque.
A propos des réservations de place dans les églises, LGF note que les paroisses qui l’estiment opportun peuvent procéder à des démarches de réservations, mais en gardant à l’esprit toutes les personnes qui sont dans l’incapacité de suivre ces procédures (personnes âgées, de passage, sans papiers…)
Enfin, Mgr Charles Morerod est conscient des difficultés que vivent les paroisses contraintes d’appliquer des normes en si peu de temps et parfois avec peu de moyens et de personnel. Il rappelle aux paroisses qui ne sont pas prêtes qu’elles peuvent repousser l’ouverture ou la pratiquer de manière progressive (dans moins d’églises notamment).
Les réponses aux questions de base sont disponibles dans une foire aux questions sur le site du diocèse. MP

Diocèse de Sion
A l’instar du diocèse de LGF, le diocèse de Sion et l’Abbaye de St-Maurice on publié le 26 mai leur plan-cadre de protection. Là aussi quelques précisions sont apportées par rapport aux directives de la CES.
Pour le moment, il convient de renoncer aux manifestations attirant un grand nombre de visiteurs (par exemple les processions), notent Mgr Jean Marie Lovey et l’Abbé Jean Scarcella. De façon générale, les regroupements de personnes avant et après les services religieux doivent être évités. En dehors des offices, les églises resteront ouvertes pour la dévotion individuelle.
Pour la communion elle se donnera dans la main. Les servants de messe n’accompagnent pas le prêtre ni l’auxiliaire de l’Eucharistie lors de la communion.
Le diocèse de Sion et l’Abbaye de St-Maurice précisent enfin que les services ou rassemblements religieux dans les établissements médico-sociaux (EMS) les hôpitaux ou les centres de détention doivent être organisés avec les institutions concernées dans le respect de leur plan de protection. MP

Jura pastoral
Le vicariat du Jura pastoral met tout en œuvre pour que des célébrations puissent être proposées dans chaque unité pastorale (UP) à la Pentecôte, les 30 et 31 mai 2020.
«L’évêque Félix Gmür et les agents pastoraux aimeraient pouvoir reprendre immédiatement les célébrations dans toutes les paroisses. Mais cela n’est pas possible, en raison, d’une part, des travaux préparatoires à réaliser dans chaque église et, d’autre part, des personnes à trouver et à former pour accueillir les fidèles», indique le communiqué jurassien. Les célébrations seront planifiées ou non, en fonction des réalités de chaque UP.
Ces informations utiles seront disponibles sur le site internet du Jura pastoral, à l’entrée des églises, ou par d’autres moyens de distribution. Les secrétariats des unités pastorales répondront aux appels téléphoniques. MP

Maurice Page

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