Vatican: «Une loi structurelle pour éduquer les personnes»

La fonction des nouvelles règles «sur la transparence, le contrôle et la concurrence des marchés publics» n’est pas complémentaire mais structurelle, explique le professeur Vincenzo Buonomo, recteur de l’Université pontificale du Latran et conseiller de l’État de la cité du Vatican dans un entretien avec Vatican News le 1er juin 2020. 

Parmi les grandes nouveautés du nouvel arsenal législatif annoncé le 1er juin, figure la mise en place d’un critère de contrôle pour assurer la durabilité des dépenses. Cet outil s’avère particulièrement nécessaire avec «la période difficile que nous traversons», souligne le professeur. La création d’un registre unique des opérateurs économiques, également inédit, – actuellement chaque administration a le sien – permettra de favoriser »autant que possible une concurrence loyale et une économie concrète des dépenses».

Chacun de ces leviers vise à plus de transparence, d’impartialité et d’objectivité. Cela signifie concrètement des mesures de lutte contre les conflits d’intérêts, les accords de concurrence illégaux et la corruption. Ces règles n’ont pas pour but de combler une lacune, souligne Vincenzo Buonomo, mais «sont appelées à éduquer les gens dans leurs différentes responsabilités et fonctions, à changer les façons de faire et de travailler des organes et des institutions». Leur fonction n’est donc pas «complémentaire mais structurelle».

«Se sentir partie intégrante d’un corps» 

Elles ouvrent la voie à une collaboration loyale et généralisée entre les différents organes du Saint-Siège afin que chacun, dans la poursuite de ses propres objectifs institutionnels, «puisse se sentir partie intégrante d’un corps». «On pourrait dire qu’en plus d’être des règles, observe le conseiller du Vatican, les nouvelles normes sont un avertissement pour redécouvrir combien il est important – et aujourd’hui urgent – de mieux gérer les ressources que le Saint-Siège administre pour atteindre les objectifs qui sont propres à l’Église».

En effet, ces choix économiques sont fondés sur les principes propres à la Doctrine sociale de l’Eglise. Ce corpus, indiquant notamment les comportements et les structures de la vie économique, donne des ressorts au Saint-Siège pour faire preuve d’économie, d’efficacité et d’efficience, tout en allégeant les procédures et en évitant les chevauchements d’interventions et les opérations inutiles.

C’est pourquoi dans le Motu proprio de promulgation, le Pape François prévient que cette réforme «ne peut se faire que face à une administration fidèle et honnête, c’est-à-dire avec cette ‘diligence du bon père de famille’ qui rend les administrateurs responsables de l’intérêt général». (cath.ch/imedia/ah/gr)

I.MEDIA

Portail catholique suisse

https://www.cath.ch/newsf/nouvelle-loi-eduquer-les-personnes-dans-leurs-responsabilites/