Enquête demandée sur la mort non naturelle d'une religieuse indienne

Un groupe de 95 religieuses et prêtres catholiques d’Inde a demandé, le 18 juin 2020, aux responsables la Conférence des Religieux de l’Inde (CRI) d’ouvrir une enquête indépendante sur la mort d’une religieuse novice dont le corps a été retrouvé dans le puits de son couvent dans l’État du Kerala.

Rappelant que l’Inde a enregistré au moins 20 décès non naturels de religieuses au cours des 33 dernières années, le groupe dénonce dans une lettre ouverte la mort de Sœur Divya P. John comme le dernier en date de ces événements malheureux. Selon lui, il est temps que la Conférence des Religieux de l’Inde (CRI), se réveille.

Le corps de la religieuse novice de 21 ans de la congrégation basilienne, rattachée à l’Eglise syro-malankare, a été retrouvé, le 7 mai 2020, dans le puits de son couvent à Paliekkara, dans le district de Pathanamthitta, dans le sud de l’État.

Un suicide ou un meurtre?

La police locale a d’abord évoqué l’hypothèse d’un suicide, rapporte l’agence catholique ucanews. Mais le directeur général adjoint de la police criminelle du Kerala a rejeté cette explication et a demandé un complément d’enquête.

«Dans ce contexte, nous demandons une enquête indépendante et impartiale sur les causes de sa mort», a déclaré le groupe. Un mois après cette mort tragique, de nombreuses questions restent en effet sans réponse.

Si c’était un accident, «pourquoi y a-t-il eu tant de négligences qui ont fait qu’une jeune femme a pu tomber si facilement dans un puits en plein milieu de la journée?», demande la lettre. Pourquoi le corps a-t-il été transporté dans un hôpital géré par l’Eglise plutôt que dans l’hôpital gouvernemental voisin?

Des religieuses poussées au suicide?

S’il s’agit vraiment d’un suicide, par qui ou par quoi a-t-il été causé? L’éventualité d’un suicide soulève beaucoup de questions sur la vie et la formation dans les couvents, qui doivent être traitées d’urgence, notent les pétitionnaires.

La situation est d’autant plus alarmante qu’il y a eu une vingtaine de décès non naturels de religieuses au cours des 33 dernières années en Inde». Pourquoi de tels décès se produisent-ils? La CRI doit répondre à ces questions en toute sincérité et objectivité. L’indifférence ou le silence feraient de nous des complices du crime, conclut la lettre. (cath.ch/ucanews/mp)

Maurice Page

Portail catholique suisse

https://www.cath.ch/newsf/enquete-demandee-sur-la-mort-non-naturelle-dune-religieuse-indienne/