Vingt à trente pourcent de la population mondiale souffre de douleur chronique. Elle se manifeste différemment entre les hommes et les femmes, selon le prof. Serge Marchand, neurophysiologiste à la faculté de médecine de l’Université de Sherbrooke (Canada). La recherche dans ce domaine est effectuée en majorité chez l’homme, a précisé le spécialiste lors d’une conférence publique donnée en juin au CHUV (Centre hospitalier universitaire, Lausanne).
Trois types de facteurs sont l’objet de travaux: biologiques (hormones sexuelles), psychologiques (stress, anxiété, dépression), socioculturels (éducation, rôle social). La douleur est une perception. Il y a lieu de faire attention aux mécanismes exitateurs. Le système nerveux central peut augmenter ou diminuer la douleur. Le stress peut complètement l’arrêter. Il faut aussi savoir que la douleur monte au cerveau, et que les êtres humains ont en eux un système de freinage de la douleur.
La privation de sommeil est défavorable; si l’on se réveille toutes les heures, le système se déglingue, surtout chez les femmes. Celles souffrant de douleurs diffuses dorment moins.
Quand on est convaincu de quelque chose à faire, relève le prof. Marchand, la douleur peut se réduire. «Je m’entraîne en marchant dans les bois; quand j’ai mal partout, je sais pourquoi (insuffisance d’entraînement)». La douleur? Pour le conférencier, tout dépend de ce à quoi est associé quelque chose. Le message est utile!
Au sujet des médicaments, le neurophysiologiste relève que s’il faut en prendre, y aller lentement, à petites doses. Cela encore: une information positive, agréable, peut changer beaucoup de choses à propos de la douleur. L’humeur peut l’augmenter ou la réduire. Et si le traitement est bien expliqué au patient, cela peut jouer un rôle. Insistant sur l’information, le professeur canadien juge qu’elle est essentielle au sujet a) de la douleur b) des soins.
Le lecteur aura compris que les facteurs psychologiques et culturels jouent certainement un rôle dans la perception de la douleur, selon le sexe. Les différences physiologiques sont réelles; elles influencent le traitement. Les plus tolérants à la douleur sont les hommes grands et pas douillets!
Il faut exprimer sa douleur, apprendre à vivre avec elle. Elle constitue la limite qui fait évoluer le sportif, notamment. La douleur acceptée est rédemptrice. Une raison culturelle, l’humour peut réduire la douleur. De même des éclats de rire répétés, les émotions positives.
Parvenu au terme de son exposé, le prof. S. Marchand confie encore au public «Votre humour peut avoir un effet sur votre douleur». Le pêcheur sortant de l’eau un poisson ressent du bonheur. Oui l’humour, être joyeux sont des anti-douleurs. Les émotions positives apportent des effets favorables, un motif culturel peut réduire la douleur.
L’auditoire du CHUV est aux anges. Le conférencier lui rappelle à nouveau trois pistes: 1) être joyeux 2) avoir des éclats de rire 3) éprouver des émotions positives.
Dans le public, d’aucuns se disent certainement que les vacances d’été sont proches; les occasions de s’exercer ne vont pas manquer!
PhilGo /pro info
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