Mgr Paglia: vulnérabilité face au coronavirus, faiblesse et remède

«Dans la souffrance et la mort de tant de personnes, nous avons appris la leçon de la fragilité», souligne le dernier document consacré par l’Académie pontificale pour la vie aux conséquences de la crise sanitaire, diffusé par le dicastère du Vatican le 22 juillet 2020.

Intitulé Humana Communitas à l’ère de la pandémie: méditations intempestives sur la renaissance de la vie, ce document romain propose une interprétation des effets qu’a eu le Covid-19 sur les sociétés contemporaines et la vie des personnes.

La vie humaine, un «bien absolu»

Le 15 janvier 2019, le pape François avait envoyé une lettre intitulée Humana Communitas à Mgr Vincenzo Paglia, président de l’Académie pontificale pour la vie à l’occasion du quinzième anniversaire de l’institution. Dans ce texte, le pontife l’avait encouragé à promouvoir une «nouvelle perspective éthique universelle» basée sur la vie humaine comme «bien absolu».

Dans la continuité de ce texte, Humana Communitas à l’ère de la pandémie, le dernier document publié par l’Académie pontificale pour la vie sur la crise du coronavirus, vient apporter sa contribution à la réflexion sur le monde de l’après-pandémie demandée par le pontife argentin à toute la Curie romaine le 16 mai 2020. Selon ce texte, «dans la souffrance et la mort de tant de personnes, [l’humanité a] appris la leçon de la fragilité».

Changer de rythme

Le document souligne l’importance à l’avenir d’un changement de rythme dans un monde où l’interdépendance signifie aussi une «vulnérabilité commune des êtres humains». Des efforts mondiaux et une coopération internationale sont nécessaires, selon l’Académie, pour relever le défi d’un avenir plus juste et plus équitable, notamment en facilitant de meilleurs soins de santé pour tous et la vaccination.

Le document condamne par ailleurs le «jeu cynique de blâme réciproque» auquel se livrent de nombreux pays, à rebours de l’élan nécessaire de solidarité.

Cette crise résulte d’événements naturels, souligne le document, mais aussi «des choix économiques et des modèles de développement, eux-mêmes ‘infectés’ par un virus». Sont pointés du doigt la «cupidité financière», ou des styles de vie «définis l’excès de consommation», et guidés par une «éthique de prévarication et de mépris».

Un modèle médical à repenser

La crise a montré les possibilités et les limites des modèles axés sur les soins hospitaliers, ce qui appelle à une discussion éthique sur l’allocation des ressources destinées à la santé. «Dans la plupart des pays, le rôle des médecins généralistes a été ignoré, alors que pour de nombreuses personnes, ils sont le premier contact dans le système de soins, souligne le document. Il en a résulté une augmentation des décès et des handicaps dus à des causes autres que le Covid-19».

La réponse qui doit être apportée à la pandémie de Covid-19 ne peut cependant être réduite à un niveau organisationnel ou opérationnel, mais demande de reconsidérer spirituellement l’importance accordée à la vie humaine dans sa fragilité, sa finitude et sa vulnérabilité. Cette prise de conscience seule, insiste l’institution, rend possible de s’impliquer vers une conversion permettant de se sentir solidaires de manière responsable dans une «fraternité mondiale». (cath.ch/imedia/cd/be)

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