Pandémie: quand les prêtres doivent «faire la police»

Les paroisses du canton de Fribourg ont reçu fin juillet 2020 de nouvelles consignes sanitaires pour les célébrations, en particulier les enterrements. Ces dernières semaines, des prêtres ont dû «faire la police» à plusieurs reprises face à une trop grande affluence de fidèles.

«Nous sommes entre le marteau et l’enclume, entre des paroissiens qui nous disent qu’on en fait trop et d’autres qui nous reprochent de ne pas en faire assez», assure l’abbé Claude Deschenaux, dans le journal La Gruyère du 25 juillet 2020. Le curé modérateur de l’Unité pastorale de Notre-Dame de l’Evi, en Gruyère, avoue son «soulagement» face aux dernières consignes sanitaires prises par la Cellule cantonale de coordination Covid-19.

Depuis début mars 2020, les enterrements se déroulaient dans la plus stricte intimité. Fin mai, dans le cadre du déconfinement, les célébrations religieuses ont été rouvertes au public. Les lieux et dates des cérémonies ont été annoncées et chaque église a pu accueillir les fidèles sous conditions de respect des normes de sécurité.

«Il faut dire que l’on a recommencé comme si de rien n’était», note Patrice Borcard, président de la Cellule. Face à l’afflux constaté de personnes lors des funérailles. «Les prêtres se sont retrouvés dans des situations délicates, à devoir faire la police». En plusieurs endroits du canton, notamment en Glâne et en Gruyère, des curés et du personnel paroissial ont été contraints de demander à des personnes de sortir de l’église ou de leur refuser l’accès, afin que les exigences sanitaires soient respectées.

Des mesures «dures», mais pour préserver des vies

Face à cela, le canton a fait marche arrière le 23 juillet, interdisant aux annonces mortuaires d’indiquer le lieu, la date et l’heure de la cérémonie. Les veillées de prières et les présences de la famille ne sont également plus annoncées. «Fixer des directives était indispensable, réagit l’abbé Deschenaux. Ce n’est pas au curé de refouler les gens à l’entrée des églises».

Les pompes funèbres et les responsables de paroisses devront informer les familles du nombre de personnes que peut recevoir l’édifice. Si le nombre est dépassé et les distances non respectées, le port du masque sera obligatoire, à l’intérieur et à l’extérieur de l’église. Des mesures qui peuvent paraître «dures» pour des funérailles admet Patrice Borcard. «Mais il faut comprendre que nous les prenons pour éviter d’autres deuils». (cath.ch/gruyere/rz)

Raphaël Zbinden

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