Le Saint-Siège victime d'une cyberattaque chinoise?

Le Vatican aurait été victime d’une cyber attaque menée par des pirates chinois, affirme le 28 juillet 2020 le New York Times. En pleine période de renégociation de l’Accord entre le Saint-Siège et Pékin, un groupe d’experts en cybersécurité américain déclare dans un rapport que la Secrétairerie d’État et la mission d’étude du Saint-Siège en Chine – un organisme chargé des négociations et basé à Hong Kong auraient été piégés par des hackers.

Le Vatican fait appel, pour la surveillance de ses réseaux numériques, à un groupe de sécurité basé à Sommerville, dans le Massachusetts. Les équipes de ce dernier ont repéré une cyberattaque, qu’ils attribuent à la Chine. C’est la première fois que des hackers chinois s’en prendraient au Saint-Siège, selon l’organisation.

Mail piégé

La cyberattaque concernait à la fois la Secrétairerie d’État, l’organe le plus important du Saint-Siège, notamment en matière de relations internationales, mais aussi la mission d’étude en Chine. Ce groupe de travail est chargé de mener à bien les négociations avec le pouvoir chinois pour renouveler d’ici septembre 2020 l’accord historique négocié entre les deux parties en septembre 2018.

L’attaque serait constituée d’une série d’intrusions effectuées habilement grâce à la contamination des réseaux du Saint-Siège par le biais d’un document dissimulé dans une adresse mail. Émanant en apparence du Vatican, ce courriel destiné à Mgr Javier Corona Herrera, le diplomate en charge de la mission d’études de Hong Kong, aurait permis d’atteindre ce bureau diplomatique et sa maison mère, la Secrétairerie d’État.

Le mail piégé avait l’apparence fonctionnelle d’un mail émis par Mgr Edgar Peña Parra, le substitut de la Secrétairerie d’État, et contenait une lettre du «numéro deux», le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’État du Vatican, pour exprimer les condoléances du pape après le décès d’un évêque en Chine populaire.

Les négociations de l’accord en ligne de mire

Les experts se demandent encore si le message a été fabriqué de toute pièce ou s’il s’agissait du détournement d’un véritable courrier. Reste que les hackers ont probablement eu accès aux ordinateurs du Saint-Siège et à ceux de son bureau hongkongais.

En jeu, selon l’entreprise américaine, seraient les pourparlers – en cours – entre l’administration de Xi Jinping et le Saint-Siège concernant le contrôle et la nomination des évêques en Chine, mais aussi le statut de l’Église officielle, contrôlée par le parti, ou encore l’Église dite «souterraine», non officielle. Ces discussions sont dans le cadre du renouvellement de l’accord trouvé en 2018, que le Saint-Siège souhaite voir progresser, particulièrement dans un contexte de reprise des persécutions anti-religieuses en Chine. (cath.ch/imedia/cd/rz)

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