L'exorcisme est un ministère de joie, de lumière et de paix

L’exorcisme n’est pas une pratique occulte enveloppée dans l’obscurité, mais un ministère rempli de lumière, de paix et de joie. C’est ce qu’affirme le père Francesco Bamonte dans un nouveau guide pour les exorcistes catholiques qui vient de paraître en italien *.

C’est en tant que président de l’Association internationale des exorcistes (AIE), que le Père Bamonte a rédigé ce guide avec l’approbation de la Congrégation pour le clergé et avec les contributions de la Congrégation pour la doctrine de la foi et de la Congrégation pour le culte divin. Publié en italien en mai 2020, l’ouvrage est en cours de traduction en anglais.

Le livre n’est pas un traitement exhaustif du sujet de l’exorcisme, mais a été écrit comme un outil pour les prêtres exorcistes ou les prêtres en formation pour être exorcistes. Il peut également être utilisé par les conférences épiscopales et les diocèses pour faciliter le discernement «dans les cas de fidèles qui estiment avoir besoin du ministère d’exorcistes, car ce type de demande est en augmentation», a expliqué le Père Bamonte, à l’agence catholique italienne SIR.

Pour une préparation spécifique

Selon lui trop de responsables confient le ministère d’exorciste à des prêtres qui, bien que doués de piété, de science, de prudence et d’intégrité de vie, n’ont pas reçu de préparation spécifique pour exercer cette tâche exigeante. «Le ministère de l’exorciste est particulièrement délicat. Exposé à de multiples dangers, il requiert une prudence particulière, fruit non seulement d’une intention juste et de bonne volonté, mais aussi d’une préparation spécifique adéquate, que l’exorciste est tenu de recevoir pour remplir convenablement sa fonction».

L’exorciste n’est ni un surhomme ni in magicien

Le prêtre constate une augmentation notable de la fascination pour l’exorcisme dans le monde occidental, en particulier pour la possession démoniaque et le rôle de l’exorciste catholique pour s’en libérer. «Dans certains milieux culturels, la description péremptoire de l’exorcisme catholique se poursuit comme s’il s’agissait d’une réalité rude et violente, presque aussi obscure que la pratique de la magie, à laquelle nous voulons nous opposer, mais qui finit par la mettre au même niveau que les pratiques occultes». Il est dès lors important de contribuer «à enlever au ministère de l’exorciste cette aura de mystère par laquelle beaucoup le voient plus comme un surhomme ou un magicien que comme un prêtre, ministre du Christ et de l’Église», souligne-t-il.

La «note dominante» de l’exorcisme est faite de joie, fruit de l’Esprit Saint, promis par Jésus à ceux qui accueillent sa Parole avec confiance», estime le Père Bamonte. «Lorsqu’il est mis en œuvre dans des situations de réelle possession diabolique et selon les normes établies par l’Église – inspirées par une foi authentique et une prudence nécessaire – l’exorcisme manifeste son caractère salvateur et positif, caractérisé par une expérience vivante de pureté, de lumière et de paix.

Un ministère qui ne découle pas de la peur des sorcières

«Prétendre comprendre l’exorcisme catholique sans avoir une foi vivante dans le Christ et dans ce qu’il nous enseigne, dans la révélation donnée à l’Eglise, sur Satan et le monde démoniaque, c’est comme vouloir traiter des équations du second degré sans connaître les quatre opérations de base des mathématiques et leurs propriétés», note le président de l’AIE.

C’est pourquoi il est nécessaire «de toujours revenir aux sources de notre ministère, qui ne découle pas du tout de la peur des sorcières, du désir de s’opposer à la magie ou de la volonté d’imposer une vision religieuse spécifique aux dépens de conceptions différentes sur Dieu et le monde, mais uniquement de ce que Jésus a dit et de ce qu’il a fait en premier lieu, en donnant aux apôtres et à leurs successeurs la mission de poursuivre son propre travail».

Un outil catéchétique et pastoral

Lignes directrices pour le ministère de l’exorcisme

Après la publication réservée aux membres de l’AIE, de nombreux prêtres et quelques évêques ont souhaité que ces lignes directrices soient accessibles à tous les fidèles comme un outil catéchétique et pastoral pour contrebalancer les nombreuses publications qui mettent l’accent sur les aspects sensationnels de l’action diabolique.

L’Association internationale des exorcistes compte environ 800 membres dans le monde entier. Elle a été fondée il y a plus de 30 ans par un groupe d’exorcistes, dirigé par le Père italien Gabriel Amorth, décédé en 2016. L’association a été officiellement reconnue par le Vatican en 2014.

* AIE: «Linee guida per il ministero dell’esorcismo» Alla luce del rituale vigente. (Edizioni Messaggero Padova),

Maurice Page

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