Pour les constituants, la religion reste un sujet sensible en Valais, estime le quotidien Le Nouvelliste. Les membres de la Constituante ont ainsi soigneusement évité de discuter du préambule. Ces quelques lignes introductives ne revêtent aucun caractère juridique, mais une valeur symbolique. Pour cette première séance où elle parlait du fond, la constituante n’a pas voulu trancher entre la formule actuelle «Au nom de Dieu Tout-puissant!» et celle proposée par des élus de gauche et d’Appel Citoyen «Croyant en Dieu ou puisant nos valeurs à d’autres sources».
Cette précaution s’est retrouvée dans le débat sur les rapports Etat-Eglises. Les constituants ont adopté le statu quo prôné par la commission interpartis. Au terme d’un débat peu enflammé, seules les Eglises catholique et protestantes continueront à être reconnues comme «personnes juridiques de droit public». Tandis que l’islam et le judaïsme pourraient seulement demander à être reconnus d’«intérêt public».
Pour le rapporteur de la commission Philippe Bender, cette solution «qui ne bouleverse pas un domaine si délicat qui touche à l’intime» est celle dans laquelle se retrouveront une majorité des Valaisans. Pour le socialiste German Eyer, partisan d’une séparation stricte entre les deux pouvoirs, la question religieuse pourrait, en effet, « être décisive dans l’acceptation du projet par le peuple ».
Jean Zermatten, d’Appel Citoyen a plaidé pour qu’aucune personne, physique ou morale, ne puisse être contrainte de payer un impôt dédié à une collectivité religieuse, à laquelle elle n’a pas formellement adhéré. La proposition n’a pas été acceptée, mais elle pourrait revenir sur la table lors de la suite des débats. (cath.ch/nv/mp)
Maurice Page
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