Le CIDOC, 20 ans au service des Eglises

Le Centre pour l’information et la documentation chrétienne (CIDOC), à Lausanne, fête ses 20 ans en septembre. Véritable institution au carrefour de la théologie, de la catéchèse et du religieux, le CIDOC a développé au fil du temps une expertise dans la recherche documentaire, qui l’a fait connaître au-delà du monde ecclésial.

«Actuellement, nous mettons à disposition quelque 25’000 ouvrages», indique Robin Masur, responsable du Centre pour l’information et la documentation chrétienne (CIDOC), un des trois centres œcuméniques de documentation en Suisse romande. Il fait volontiers le tour du propriétaire. Situés au rez-de-chaussée du 29, Bd de Grancy à Lausanne, les locaux ne sont pas démesurés mais des baies vitrées donnent une belle clarté au lieu un peu gris et au carrelage suranné. «C’était la buvette avant les travaux de rénovation de l’immeuble», précise Robin Masur.

En longeant les rayonnages serrés, on trouve des livres, des BD, des revues, des DVD pour tous les âges et, plus étonnant: du matériel d’animation pour la catéchèse (kamishibaï, marionnettes et des jeux). «Cela est représentatif du public qui passe chez nous», au premier rang duquel se trouvent les agents pastoraux – laïcs, prêtres et pasteurs, notamment celles et ceux qui assurent la catéchèse. «D’ailleurs 73% de nos demandes viennent de femmes qui jouent un rôle très important dans la transmisison de la foi».

Collaboration œcuménique

Les bénévoles en Eglise constituent le second contingent que suivent les familles et les jeunes. Tous trouvent, à travers un classement unique des collections, des sources de loisirs, de travail ou d’évangélisation depuis 20 ans. Le CIDOC, ouvert le 1er septembre 2000, trouve en fait son origine un peu plus tôt: le 20 janvier 1999 précisément, lorsque catholiques et protestants du canton de Vaud ont signé la Déclaration de collaboration œcuménique.«Le CIDOC trouve sa justification dans l’aspect ›Communication et informations’ de cette Déclaration et une convention signée le même jour entre les deux Eglises déclarait leur volonté de créer le CIDOC», ajoute le responsable du centre.

Le document scellait la fusion du service catholique de documentation du boulevard de Grancy (SDC) et du centre protestant de documentation catéchétique (CDC) situé rue de l’Ale, à Lausanne. Marc Bonvin, jeune bibliothécaire documentaliste fraichement diplômé se souvient: «J’avais été engagé pour imaginer un nouveau classement en tenant compte des spécificités des uns et des autres. Par exemple, pour la catéchèse, les catholiques rangeaient les livres par catégorie de sacrements, les réformés par tranches d’âge…». Côté catholique, les étiquettes étaient rédigées à la main et collées à la colle blanche.

Un classement «Maison»

Le jeune documentaliste eut 6 mois pour éliminer les doublons, préparer, cataloguer, ou recataloguer, des centaines d’ouvrages. Il a dû imaginer un classement qui convienne à tout le monde et qui tienne compte des spécificités catholique et protestante… «et trouver des étiquettes autocollantes!» Il s’est inspiré de ce qui se faisait dans des bibliothèques à ce moment-là. Des discussions préalables aidèrent à mettre au point un classement «maison» qui est encore unique à ce jour. «Je n’étais pas seul. Yvan Bourquin qui était impliqué dans le projet m’a bien aidé et les équipes des deux centres précédents avaient bien avancé le travail de triage», précise Marc Bonvin.

Depuis 20 ans, l’attrait du CIDOC auprès du public concerné ne s’est jamais démenti. «Nous ne faisons pas que prêter des livres ou du matériel d’animation», détaille Robin Masur. La recherche documentaire est une spécialité pour laquelle le centre du boulevard de Grancy est très prisé. L’établissement voit passer des étudiants de la Haute Ecole pédagogique, des Centres de formation pastorale ou des gymnasiens qui doivent rendre un travail sur un thème religieux. «La reconnaissance de notre travail dépasse le milieu ecclésial», assure Marc Bonvin qui peut rendre des recherches documentaires sous forme de documents scannés et les envoyer par mail. Il reçoit parfois des demandes des aumôneries de l’EPFL et de l’Université de Lausanne.

Le service d’abord

En 2010, l’équipe a adopté le système professionnel de classement Bibliomaker. Le site internet permet aux abonnés de commander les titres en ligne. Les documentalistes envoient les documents gratuitement par la poste – 300 envois par an en moyenne. A charge pour les emprunteurs de les renvoyer ou de les ramener. «Nous insistons sur le service. Si nous n’avons pas le livre demandé, le réseau des bibliothèques auquel nous appartenons nous permet de fournir les ouvrages demandés assez rapidement», insiste Robin Masur.

Pour l’avenir Robin Masur imagine des solutions avec le streaming pour les films, «Nous n’avons pas la solution technique pour l’instant et les DVD sont toujours demandés». Les documents scannés représentent une petite fraction des demandes, ce qui permet à l’équipe de s’adapter. Il envoie rarement des fichiers mp3 pour la musique.

Au carrefour de la théologie, de la catéchèse et du religieux, le CIDOC a su s’adapter en 20 ans d’existence mais les livres, les jeux ont de beaux jours devant eux. La catéchèse «tout numérique» n’est pas pour demain. (cath.ch/bh)

25’000 ouvrages disponibles
Le CIDOC propose quelque 25’000 ›ouvrages› à ses abonnés: 13’000 livres, 2’000 DVD que complètent une cinquantaine d’abonnements à des périodiques consacrés au religieux et à la théologie. Mais, ces 10 dernières années on trouve en tête des requêtes le castelet pour les histoires kamishibaï. Il se place devant le film Saint-Jacques… la Mecque. Le livre le plus demandé est un commentaire des Livres des prophètes de l’Ancien Testament. «En 20 ans, précise Robin Masur, nous n’avons cessé de mettre à jour nos collections en les triant régulièrement et en faisant de nouvelles acquisitions».

Bernard Hallet

Portail catholique suisse

https://www.cath.ch/newsf/le-cidoc-20-ans-au-service-des-eglises/