Les anciennes élèves des Foyers de charité portent plainte contre X

Le collectif des anciennes de Chateauneuf-de-Galaure a déposé le 7 août 2020, a été une plainte contre X avec constitution de partie civile, au tribunal judiciaire de Paris, pour diffamation envers la mémoire d’un mort, le Père Georges Finet. Le co-fondateur des Foyers de Charité avait été accusé en mai ‘d’agissements gravement déviants’ envers des jeunes filles pensionnaires de l’institution entre 1945 et 1983.   

Le 7 mai 2020, un communiqué de presse diffusé par les Foyers de Charité condamnait «sans réserve" des «agissements gravement déviants» attribués à l’abbé Georges Finet (1898-1990), cofondateur avec Marthe Robin, les Foyers de Charité (78 foyers, présents dans 44 pays sur 4 continents).

Cette condamnation publique a vivement choqué les anciennes élèves de l’école de Châteauneuf-de-Galaure. 154 d’entre elles se sont regroupées au sein d’un collectif pour dénoncer la manière dont la ‘commission de recherche indépendante’ a mené ses investigations. Elles remettent en cause les conclusions tirées par le Père modérateur des Foyers de Charité, Moïse Ndione ainsi que le comportement de la Conférence des évêques de France qui a relayé officiellement cette information.

«Une condamnation sans légitimité ni autorité»

«Nous nous interrogeons et sur cette condamnation publique de portée internationale,»faite sans légitimité, ni autorité, et sur les responsables de cette manipulation calomnieuse et diffamante pour le Père Finet», indique un communiqué le 25 septembre 2020. «Si le droit, tant civil que canonique, ne juge pas les morts, que la loi protège la présomption d’innocence, nous demandons que, mort ou vif, personne ne soit plus jamais condamné, hors de toute juridiction, par quiconque et encore moins par l’Église.»

Pour le collectif, le travail de la ‘commission de recherche indépendante’, défini comme une ‘écoute de personnes’ ne saurait avoir valeur d’enquête permettant la condamnation publique du Père Finet. Comment la culpabilité du Père Georges Finet a-t-elle pu être largement diffusée à la presse française et internationale comme un fait incontestable sans qu’il n’y ait eu ni accusation, ni plainte, ni enquête?

Comment les médias ont-ils pu accuser le Père Finet d’»abus sexuels’ et de «pédophilie’ alors qu’aucun de ces termes ne figure dans la synthèse du rapport, rédigée par le gouvernement des Foyers de Charité. La Commission de recherches n’avait-elle pas elle-même précisé qu’il ne lui  appartenait pas  »de qualifier juridiquement les actes repérés, ce qui incomberait à un tribunal»?Le collectif déplore aussi l’anonymat de la commission de recherches et l’absence d’indications précises sur son mode de travail.

«Une synthèse floue, imprécise et vide de faits»

Pour le collectif, la synthèse du rapport présente une «rédaction aussi floue qu’imprécise, vide de faits circonstanciés, aux termes connotés émotionnellement, appelant le témoin «victime , les actes présumés «agissements», sans respect pour la présomption d’innocence.

La Conférence des évêques de France est également épinglée pour avoir diffusé sur son site internet, un communiqué de presse faisant état de «résultat d’enquête» alors qu’il n’y a pas eu d’enquête. Les anciennes dénoncent enfin l’emballement de la presse qui n’aurait pas contribué à la recherche de la vérité.

«Nous voulons que le rôle de chacun soit identifié, et que la lumière soit faite sur les raisons qui ont conduit à cette diffamation internationale du Père Finet qui porte le discrédit sur l’Œuvre des Foyers de charité, ses membres, ses anciennes élèves et sa famille», souligne le collectif. «La diffamation du Père Finet est une grave atteinte à la mémoire d’une personne qui a été d’une grande importance pour notre croissance, dont  nous avons recueilli l’héritage moral et spirituel», concluent-elles. (cath.ch/com/mp)

Maurice Page

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