François: l'humanité entière «responsable» des peuples qui souffrent

Pour le pape François, l’humanité entière doit être rendue «responsable» des peuples qui souffrent. Tant qu’elle n’assumera pas cette responsabilité, «il n’y aura pas d’espérance», confie le pape François dans un entretien accordé à la revue italienne Il mio Papa.

Cette interview a été relayée par Vatican News le 7 octobre 2020. Faisant référence aux Yézidis ou encore aux Rohingyas, le pontife invite à se faire proche de ces derniers. A cette occasion, le pontife argentin prodigue des conseils aux fidèles pour vivre au mieux la sortie de la pandémie du Covid-19 et se confie sur la manière dont il a vécu son confinement.

Pour contrer cette «culture du déchet» qui nous menace constamment, il invite, dans le sillage de son encyclique Fratelli tutti, à opposer une autre manière de vivre en développant une «culture de l’accueil» et de la fraternité.

Yézidis et Rohingyas

L’humanité, en particulier «les périphéries, si elles sont organisées», seront capable de réagir, assure le pape, avant d’ajouter que le peuple possède «une réserve spirituelle qui lui permet de toujours aller de l’avant».

Rappelant les persécutions dont sont l’objet les Yézidis et les Rohingyas, il exhorte à se faire proches de ces derniers. Tant que l’humanité entière ne sera pas rendue responsable des peuples qui souffrent, «il n’y aura pas d’espérance», souligne-t-il.

Durant le confinement, le rôle des migrants n’a pas été reconnu

Durant ce confinement, de nombreux migrants ont été employés pour travailler la terre, garder la ville propre, et effectuer de multiples services, rappelle le pape. «Il est douloureux de voir à quel point ils ne sont pas reconnus et valorisés». Exhortant à approfondir les causes qui poussent de nombreuses personnes à émigrer, il s’attriste des situations libanaise et syrienne. «Ce sont des familles entières qui fuient une guerre qu’on ne comprend pas. Nos pays peuvent-ils rester neutres face à cette situation douloureuse ?»

Le pape François se confie encore sur la manière dont il a vécu la soirée du 27 mars 2020, durant laquelle il avait délivré la bénédiction Urbi et orbi au monde. «Mon cœur était lié au peuple de Dieu qui souffrait», raconte le pape en ajoutant qu’il n’a cessé de prier, à chaque moment de cette soirée. Il se livre encore sur les difficultés qu’il a eues à vivre les audiences générales seul, privé de la présence des fidèles: «c’était comme si je parlais à des fantômes», a-t-il commenté. «J’ai compensé beaucoup de ces absences physiques par le téléphone et les lettres».

La conversion de saint Ignace, il y a 500 ans

A l’approche de l’année ignacienne célébrant les 500 ans de la conversion de saint Ignace de Loyola, du 20 mai 2021 au 31 juillet 2022, le pontife exprime son désir de se rendre à Manresa, en Espagne, où le fondateur des jésuites a commencé son chemin de conversion.

Une invitation des autorités et des évêques espagnols a en effet été transmise au pontife. «Je crois que la conversion de saint Ignace est aussi une rencontre du cœur et peut nous inviter (…) à demander le don de la conversion pour aimer et servir davantage dans le style de Jésus-Christ», a-t-il estimé. (cath.ch/imedia/cg/be)

Jacques Berset

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