Prof décapité: «les catholiques prient pour Samuel Paty et sa famille»

«Les catholiques prient pour Samuel Paty et sa famille», a tweeté le 17 octobre 2020 la Conférence des évêques de France, exprimant sa «profonde tristesse». La veille, un professeur d’histoire-géographie a été décapité par un islamiste pour avoir montré des caricatures de Mahomet à ses élèves, dans le cadre d’un cours sur la liberté d’expression, dans un collège à Conflans-Sainte-Honorine, petite ville de la banlieue ouest de Paris.

Sur Twitter, la Conférence des évêques de France a exprimé «sa profonde tristesse face à l’assassinat de M. Samuel Paty. Les catholiques prient pour lui et sa famille. La fraternité est une urgence».

Le porte-parole de la CEF, Vincent Neymon, a posté pour sa part: «Tristesse et horreur devant l’horrible crime contre Samuel Paty. Pensées et prières pour ses proches, sa famille, ses élèves, ses collègues. Notre pays deviendra-t-il une école de fraternité, seul rempart contre cette violence inouïe? Que votre mort, M. Paty, nous montre ce chemin!»

«De Rome, je prie intensément pour la France martyrisée», a tweeté le cardinal Robert Sarah, préfet de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements.

Une éducation à la fraternité

Le diocèse de Versailles, qui recouvre le département des Yvelines où est située la ville de Conflans-Sainte-Honorine, a diffusé un communiqué pour dire à quel point ce drame  «nous bouleverse, comme tous les citoyens attachés aux valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité. Nous le portons dans notre prière, avec sa famille, ses collègues, ses élèves, et tous ceux que cet acte révoltant blesse au plus profond d’eux-mêmes.»

En citant le passage de l’encyclique du Pape François Fratelli Tutti dédié aux valeurs qui sont inscrites dans la devise de la République française (»Liberté, Égalité, Fraternité»), ils rappellent que »la fraternité a quelque chose de positif à offrir à la liberté et à l’égalité. Que se passe-t-il sans une fraternité cultivée consciemment, sans une volonté politique de fraternité, traduite en éducation à la fraternité, au dialogue, à la découverte de la réciprocité et de l’enrichissement mutuel comme valeur ? Ce qui se passe, c’est que la liberté s’affaiblit».

«Tous ensemble, croyants de toutes religions ou non-croyants, il est urgent de nous rassembler au service de cette éducation à la fraternité qui appartenait à la vocation de M. Paty. Nous invitons toutes les paroisses du diocèse à prier à cette intention lors des messes de ce dimanche», concluent les évêques versaillais

Réactions des musulmans

Le Conseil Français du Culte Musulman (CFCM) a immédiatement exprimé sa ferme condamnation de l’attentat: »Nous sommes profondément choqués par l’assassinat barbare d’un enseignant du collège du Bois-d’Aulne à Conflans-Sainte-Honorine. Nos pensées et prières vont vers sa famille et ses proches. Mobilisons-nous avec force contre l’obscurantisme, la haine et la violence». Les membres du CFCM ont également ajouté, toujours sur Twitter: «Face à ceux qui cherchent une raison à ce crime ignoble en évoquant les caricatures du prophète de l’Islam, nous réaffirmons que rien, absolument rien, ne saurait justifier l’assassinat d’un Homme». (cath.ch/ag/gr)

L’assaillant, tué par la police après l’attaque, a été identifié comme Abdoullakh A., un Russe tchétchène de 18 ans, né à Moscou et réfugié en France avec sa famille. Connu pour des antécédents de droit commun mais pas des services de renseignements pour radicalisation, l’islamiste avait procédé à des repérages vendredi après-midi près du collège, a indiqué le procureur national antiterroriste, Jean-François Ricard. Ses voisins ont brossé le portrait d’un jeune homme «discret», «plongé dans la religion» depuis trois ans. Moscou a de son côté insisté via son ambassade à Paris sur le fait que «ce crime n’avait rien à voir avec la Russie», le jeune homme ayant quitté le pays mineur. GR

Grégory Roth

Portail catholique suisse

https://www.cath.ch/newsf/prof-decapite-les-catholiques-prient-pour-samuel-paty-et-sa-famille/