Sans vie intérieure, les hommes deviennent « superficiels, agités, anxieux » et fuient leur propre réalité, a-t-il insisté. Le pontife a poursuivi lors de l’audience générale son cycle d’enseignements sur la prière. Il a ainsi décrit, à partir de l’expérience personnelle de prière du Christ, les caractéristiques générales de l’oraison.
Celle-ci doit avant tout être solitaire, a expliqué le chef de l’Eglise catholique, car c’est un moment pour « cultiver sa vie intérieure ». « Sans vie intérieure nous devenons superficiels, agités, anxieux; nous fuyons la réalité, et aussi nous-mêmes », a-t-il averti. « Nous sommes des êtres humains en fuite, toujours », a-t-il martelé.
« Celui qui prie ne s’évade pas du monde, mais privilégie les lieux déserts », a expliqué le primat d’Italie. En effet, dans le silence de ces lieux, non seulement « Dieu parle », mais l’homme peut aussi entendre les nombreuses voix qu’il cache au plus profond de lui-même. Dans la vie du Christ, la prière est le gouvernail qui guide la route de Jésus, qui suit, grâce à elle, » la voie la moins commode, qui cependant obéit à l’inspiration du Père ».
La prière est « le lieu où l’on perçoit que tout vient de Dieu et retourne à Lui », a expliqué le pontife, ce qui aide l’homme à retrouver la juste dimension, dans la relation avec Dieu, mais aussi avec la Création. Souvent, a déploré le pontife, « nous croyons être les maîtres de tout, ou bien au contraire nous perdons toute estime de nous-mêmes ».
La prière doit être « le premier désir de la journée », c’est-à-dire quelque chose que l’on pratique à l’aube, avant que le monde ne se réveille, a insisté le pape François. Pratiquée tôt, elle « donne une âme à ce qui autrement resterait sans souffle », et lui permet de surmonter les obstacles de la journée en y voyant « des appels de Dieu lui-même à écouter et rencontrer celui qui est en face de nous ».
La prière est enfin un « un art à pratiquer avec insistance », a estimé l’évêque de Rome. « Jésus lui-même dit: frappez, frappez, frappez à la porte », a-t-il souligné.
La prière doit donc être une « discipline, un exercice », intégrée « dans une règle de vie », a expliqué le successeur de Pierre. En effet, la prière persévérante produit une transformation progressive, « elle rend fort dans les périodes de tribulation ». (cath.ch/imedia/cd/be)
I.MEDIA
Portail catholique suisse
https://www.cath.ch/newsf/francois-sans-la-priere-lhomme-fuit-sa-vie-interieure-et-la-realite/