Le dominicain Bernard Bonvin est décédé

Le Frère dominicain Bernard Bonvin est décédé à Fribourg dans l’après-midi du 21 novembre 2020. Il était dans sa 88e année. Ce féru de littérature, et lui-même écrivain, fut notamment aumônier des sœurs dominicaines d’Estavayer-le-Lac et laisse le souvenir d’un homme chaleureux et amical.

«D’emblée je pense à la grande capacité d’amitié dont faisait preuve Bernard Bonvin avec ceux qu’il côtoyait», se souvient, ému, le Frère Jean-Michel Poffet, dominicain de Fribourg, à propos de son confrère décédé des suites d’un cancer dans la 65e année de sa profession religieuse et la 60e année de son ordination presbytérale.

Valaisan d’origine, Bernard Bonvin naît à Veysonnaz le 29 septembre 1933. Il est le dernier d’une famille de sept enfants. Il effectue ses années de primaire au village puis sa scolarité à Saint-Maurice. La vocation l’amène à faire son noviciat chez les dominicains à Angers, dans l’ouest de la France, en 1954. Profès en 1955, il est ordonné en 1960.

Aumônier des étudiants

Longtemps, il évolue dans les milieux de la formation. Notamment à l’Université. Entre 1962 et 1977, il aura été aumônier des étudiants de Lausanne, Fribourg et Genève. Il ne quitte pas le domaine puisqu’il devient responsable du centre de formation permanente des laïcs et des prêtres. Il y passe 10 ans avant de prendre la co-direction du centre catéchétique de Genève. Il a beaucoup œuvré à l’œcuménisme.

Il évolue dans son ministère en 1992 où il devient curé de la paroisse Saint-Paul à Genève, et ce jusqu’en 2003. Il répond alors à l’appel des dominicaines d’Estavayer-le-Lac qui cherchent un aumônier. Il y passe 17 ans, jusqu’à cet été.

«Il était de la famille»

«Il était pour nous un frère, proche et attentif. Il partageait avec nous les temps forts du monastère, les fêtes. Il était de la famille». Sœur Anne-Sophie, prieure de la communauté, évoque un homme qui a exercé bien plus que son ministère d’aumônier. «Sa présence auprès des hôtes du monastère était précieuse pour nous».

Sa réputation d’accompagner les uns et les autres dans la discrétion, son sens de l’écoute sans jamais contraindre a vite débordé les murs du monastère. On vient pour l’écouter prêcher lors des messes qu’il donne au monastère. «En 17 ans, on n’a jamais entendu deux fois la même homélie. Il se renouvelait sans cesse et n’avait de cesse de travailler les Ecritures».

Féru de littérature

L’homme aime aussi la littérature suisse romande, dont il est féru. Ceux qui le côtoient bénéficient de ses précieux conseils de lecture, raconte Sœur Anne-Sophie. Il a obtenu un doctorat en défendant sa thèse sur le Père Lacordaire. Bernard Bonvin laisse des écrits: ses Chroniques d’un ermite dans la citéBonjour Théo, bonjour la vie (2012) et sous ces mêmes chroniques Réunir deux mondes (2013). On lui doit aussi un bel opuscule sur l’oraison: L’oraison, présence à Dieu et à soi (2007 – Cerf). Ces derniers mois, le Frère Bernard travaillait à un nouveau livre: A fleur de mots. Abécédaire.

«En quittant la communauté au mois de juillet, Bernard a laissé un grand vide. Nous avons réalisé à quel point il était proche de nous», indique Sœur Anne-Sophie. Entre le cancer et une contamination au Covid-19, la santé de l’aumônier s’affaiblit. Il doit gagner Fribourg pour y suivre un traitement. «En fait, nous avons commencé à faire notre deuil à ce moment-là». (cath.ch/bh)

La messe d’ensevelissement sera célébrée à l’église du monastère d’Estavayer-le-Lac, le mercredi 25 novembre à 9h30, suivie de l’inhumation au cimetière Saint-Léonard à Fribourg, communiquent les dominicains de Suisse.

Bernard Hallet

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