Non élection de l'évêque de Coire: les évêques suisses regrettent

Les évêques suisses «regrettent infiniment» qu’il n’ait pas été possible d’élire un nouvel évêque à Coire le 23 novembre 2020 lors de la réunion du chapitre de la cathédrale de Coire.

Dans un communiqué publié le 2 décembre 2020, la Conférence des évêques suisses (CES) déclare que les évêques «suivent les événements avec inquiétude et unissent leur prière à celle de tous les fidèles du diocèse, afin que la recherche d’un évêque aboutisse à une bonne solution. Ils confient son issue à l’action du Saint-Esprit».

Le Covid-19 a contraint la CES à tenir sa 330e assemblée ordinaire du 30 novembre au 1er décembre 2020 dans un format réduit et par visioconférence. La rencontre prévue avec une délégation de la Conférence centrale catholique romaine de Suisse (RKZ) dans le cadre du processus «En chemin ensemble pour renouveler l’Eglise» a été repoussée, pour la même raison, à la prochaine assemblée ordinaire du mois de mars 2021.

L’inspiration de l’encyclique «Fratelli tutti«

Lors de leurs discussions sur la dernière encyclique du pape François «Fratelli tutti» sur la fraternité et l’amitié sociale, les évêques ont relevé la très grande actualité du texte. Ils approfondiront leurs échanges sur leurs options d’actions pour la mise en œuvre de l’encyclique.

La pandémie actuelle montre bien que les crises globales ne peuvent être surmontées qu’ensemble et universellement. «Il faut développer cette conscience qu’aujourd’hui ou bien nous nous sauvons tous ou bien personne ne se sauve». C’est pourquoi, il convient de favoriser des liens et des collaborations par-delà toute frontière culturelle, religieuse, géographique, ethnique et politique, souligne la CES.

S’intéresser toujours tout spécialement aux plus faibles

«Il s’agit de nous intéresser toujours tout spécialement aux plus faibles et de les mettre sciemment au cœur de nos efforts communs. Et de citer l’article 64 de l’encyclique du pontife argentin: «Disons-le, nous avons progressé sur plusieurs plans, mais nous sommes analphabètes en ce qui concerne l’accompagnement, l’assistance et le soutien aux plus fragiles et aux plus faibles de nos sociétés développées. Nous sommes habitués à regarder ailleurs, à passer outre, à ignorer les situations jusqu’à ce qu’elles nous touchent directement».

C’est dans ce sens qu’il faut comprendre la récente prise de position de la Commission de bioéthique sur le triage des traitements de soins intensifs en cas de pénurie de ressources.

Condamnation ferme des fanatismes de toute obédience

Les fanatismes, quelle que soit leur obédience, qui peuvent aller, en paroles ou en actes, jusqu’à la destruction d’autres personnes, sont clairement en contradiction avec la conception chrétienne de la fraternité et sont à condamner très fermement, écrivent les évêques suisses en se référant à l’article 283 de l’encyclique «Fratelli tutti». «Le culte sincère et humble de Dieu conduit non pas à la discrimination, à la haine et à la violence, mais au respect de la sacralité de la vie, au respect de la dignité et de la liberté des autres, et à l’engagement affectueux pour le bien-être de tous».

Les évêques suisses remercient toutes les personnes qui prennent au sérieux l’appel du pape François à l’amour universel du prochain et s’occupent des gens malades et faibles, surtout dans cette période de Noël.

Poursuite des entretiens entre la CES et les femmes catholiques de la LSFC

La rencontre de la CES et d’une délégation de son conseil des femmes avec des représentantes de la Ligue suisse des femmes catholiques (LSFC) du 15 septembre 2020, dans le cadre du processus «En chemin ensemble pour renouveler l’Eglise», a été suivie, le 12 octobre suivant, d’une séance commune d’évaluation. Ce groupe a formulé diverses attentes envers la CES sur les thèmes à aborder. La CES en a discuté et fera part de ses réflexions sur le sujet personnellement, au cours d’un entretien, à la LSFC et au conseil des femmes. «Je constate avec plaisir que le processus continue de se poursuivre positivement», a constaté Mgr Denis Theurillat, responsable des questions féminines au sein de la CES.

Les évêques ont eu des échanges approfondis sur la direction à donner à la pastorale des migrations en Suisse et ils ont adopté un concept global en la matière, porté par la CES et la RKZ. Les deux institutions donneront une information sur le sujet dans un communiqué de presse commun à la mi-décembre 2020.

Les sorties d’Eglise font souci

L’Institut suisse de sociologie pastorale (SPI), basé à Saint-Gall, a présenté récemment les derniers chiffres des sorties de l’Eglise catholique de Suisse. Il y a eu, en 2019, plus de sortie d’Eglise que jamais en l’espace d’une année. Un nouveau phénomène constaté est la sortie aussi de personnes âgées.

Les évêques partent de l’idée que la pandémie pourrait accélérer encore cette évolution au cours des prochains mois. «Cette tendance fait souci et sera source de changements à moyen et long terme». Les évêques confirment cependant que «l’Eglise comme corps du Christ est bien plus qu’une accumulation de chiffres et de faits. La mission d’évangélisation de l’Eglise dans le difficile contexte actuel – dont l’Eglise est elle-même en partie responsable – ne peut être remplie qu’en surmontant de gros obstacles. La CES espère aussi du processus «En chemin ensemble pour renouveler l’Eglise» un «renouveau des cœurs» et rappelle «la force intacte de la Parole de Dieu».

Abus sexuels: 300’000 francs pour renflouer le fonds d’indemnisation

La CES a créé, à la fin 2016, la Commission pour l’indemnisation des victimes d’abus sexuels commis dans le contexte ecclésial et prescrits, en parallèle à la constitution d’un fonds permettant de dédommager les victimes d’abus prescrits. Ce fonds d’indemnisation est alimenté par la CES, l’Union des Supérieurs Majeurs Religieux de Suisse (VOS’USM) et la RKZ. Il a déjà été renfloué trois fois depuis lors. D’après les estimations faites, ce fonds d’indemnisation sera en grande partie épuisé à la fin 2020. C’est pourquoi, la CES a approuvé un quatrième renflouement de 300’000 francs.

Départ du nonce apostolique

Sur le départ, Mgr Thomas Edward Gullickson, nonce apostolique en Suisse, a rejoint la visioconférence. Il quitte la Suisse après cinq ans pour retourner aux Etats-Unis. La CES en a profité pour prendre officiellement congé de lui. Karl-Anton Wohlwend, directeur national ad intérim depuis mai 2019 de migratio, l’organe de la CES pour la pastorale des migrants, a été définitivement confirmé dans sa fonction. Les membres suivants de la Commission pour la communication et les relations publiques de la CES ont vu leur mandat prolongé jusqu’au 31 décembre 2021. Il s’agit du président, Mariano Tschuor, de Séwa Serge Abodjan-Prince, de Karin Brunner, Gino Driussi, Martin Iten et Cristina Vonzun. (cath.ch/be)  

Jacques Berset

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