«Il y a des choses que je ne comprends pas chez le cardinal Becciu»

«Il y a des choses que je ne comprends pas dans la logique du cardinal Becciu et qui me font souffrir.» C’est ce qu’a déclaré, le 4 décembre 2020, le cardinal Marcello Semeraro, nouveau préfet de la Congrégation pour les causes des saints. Dans un entretien au média espagnol Vida Nueva Digital, l’Italien confie n’avoir eu aucun contact avec le haut prélat déchu, depuis  son accession à la tête du dicastère trois semaines après la démission de Mgr Becciu.

Le 15 octobre dernier, le pape François nommait le cardinal Semeraro préfet de la Congrégation pour les causes des saints en remplacement du cardinal Angelo Becciu après sa démission brutale le 24 septembre. Cette nouvelle charge n’est pas une «récompense», a estimé le prélat. «Le pape a pensé à moi pour répondre à une nécessité, a-t-il ajouté, pragmatique. Il a dû prendre une décision à un moment compliqué pour la Congrégation dont j’étais membre depuis 12 ans».

Interrogé sur «l’affaire Becciu», le nouveau cardinal s’est confié: « Il y a des choses que je ne comprends pas dans la logique du cardinal Becciu et qui me font souffrir. J’espère que cela deviendra plus clair, mais c’est quelque chose qui m’échappe ». Pour le haut prélat, ce n’est pas son travail à la Congrégation pour la cause des saints qui pose problème mais bien sa gestion antérieure dans l’administration de la Secrétairerie d’État. «Je regrette beaucoup cette situation, qui nous rappelle à tous l’importance de la prudence et de la conversion», a-t-il ajouté.

Pas de réunion de passation

Le départ de l’ancien substitut de la Secrétaire d’État  «nous a tous pris par surprise et nous l’avons vécu avec souffrance», a poursuivi le préfet. Selon lui, le pape a dû gérer sa succession  à l’improviste. Sans doute « le fait (…) qu’il avait confiance en moi et (…) et que j’étais préparé à ce poste l’a-t-il aidé à prendre sa décision», a-t-il avancé. Nommé trois semaines après la démission de Becciu, l’ancien évêque d’Albano a confié qu’il n’a pas rencontré son prédécesseur, pas même pour faire un point sur le dicastère. C’est le secrétaire du dicastère et les personnes qui y travaillent qui l’ont mis au fait des thématiques.

Pour prendre en main la Congrégation, l’évêque de Rome lui a simplement demandé de travailler avec sérénité et confiance. Le prélat révèle lui avoir objecté qu’il avait presque 73 ans  et qu’il était trop tard pour commencer cette nouvelle étape. «Mais il m’a répondu qu’il était devenu pape à 77 ans», a-t-il souri. Le cardinal Semeraro a enfin rappelé la relation étroite qu’il entretient avec Jorge Mario Bergoglio depuis leur rencontre il y a 20 ans lors du synode sur le ministère de l’évêque (2001). (cath.ch/imedia/cg/mp)

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