Des dignitaires religieux veulent bannir les «thérapies de conversion»

Plus de 300 dignitaires religieux anglicans, musulmans, juifs, bouddhistes et sikhs de 35 pays ont appelé le 16 décembre 2020 à interdire les «thérapies de conversion». Puisant souvent leur argumentation dans la foi religieuse, ces agissements traumatisants visent à transformer l’orientation sexuelle ou l’identité de genre d’une personne.

L’archevêque anglican sud-africain Desmond Tutu, prix Nobel de la paix 1984, fait partie des signataires. Le prélat de 89 ans s’est publiquement engagé dans la lutte contre l’homophobie, la comparant au racisme de l’époque de l’apartheid en Afrique du Sud.

La déclaration commune a été publiée mercredi 16 décembre par la fondation britannique Ozanne, basée à Londres, à l’occasion d’une conférence organisée dans la capitale britannique.  La fondation Ozanne, dont le Conseil d’administration est présidé par Paul Bayes, évêque anglican de Liverpool, dispose d’un Conseil consultatif composé de personnalités religieuses et d’universitaires appartenant aux principales religions et confessions chrétiennes qui veulent contribuer à la lutte contre la discrimination et les préjugés fondés sur la sexualité et l’identité de genre au sein des organisations religieuses.

Pratiques néfastes

Dans leur communiqué, les représentants des religions demandent la fin des pratiques néfastes appelées « thérapies de conversion » qui visent à changer l’orientation sexuelle d’une personne, causant souvent des traumatismes chez les personnes fragilisées.

Parfois appelée « thérapies de réorientation sexuelle » ou bien encore « thérapies réparatrices » par ses défenseurs, ces pratiques sont un ensemble de traitements pseudo-scientifiques utilisés dans le but de tenter de changer l’orientation sexuelle d’une personne, la forçant ou l’incitant à passer de l’homosexualité ou de la bisexualité à l’hétérosexualité. Aux Etats-Unis, cette « thérapie » aurait concerné des centaines de milliers de personnes.

Des arguments religieux

La religion est la raison la plus fréquemment utilisée pour justifier de telles « thérapies », qui ne sont interdites qu’au Brésil, en Equateur, à Malte et à Taïwan. Ces mouvements qui veulent « guérir » voire « changer » l’orientation des homosexuels et lesbiennes émanent principalement des Etats-Unis.

Ils se sont répandus à travers le monde, également en France et en Suisse. Ils affirment vouloir apporter leur aide « aux personnes à la sexualité blessée ». (cath.ch/be)

Jacques Berset

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