Le match de Noël

Par les temps qui courent, pouvons-nous parler d’autre chose que… du Covid 19 ? Noël essaie bien, courageusement, de se faufiler entre les news covidées, comme un ruisselet parmi les feuilles mortes. Mais rien n’y fait. C’est presque toujours le Corona qui gagne. Il semble remporter toutes les couronnes.

 A cause du virus, des messes et cultes sont supprimés ou réduits à 50 participants, là même où on était des centaines en temps ordinaire. Les réunions paroissiales et les rencontres de groupes sont renvoyées sine die. On ne doit plus visiter les malades et personnes à risque, par exemple dans les EMS ou les hôpitaux. Ou alors c’est selon des protocoles hyper-sécurisés, derrière une vitre, pour un temps très court et avec les précautions d’usage. Ce satané virus s’est donc mis en travers pour empêcher les célébrations liturgiques, autant que les visites d’affection et de soutien, entre amis et même dans les familles.

Mais -heureusement !- Noël n’a pas dit son dernier mot. Pour contourner le virus, à défaut de le vaincre, l’imagination pastorale carbure à plein régime évangélique. Le Covid peut bien nous brider, mais il ne saurait tuer… la ferveur et la solidarité. Et voici la danse des contre-feu de l’amour, à l’assaut des attaques glaçantes de la maladie. Je ne parle pas ici de tous les efforts merveilleux que font les soignants, les chercheurs, les accompagnateurs de toutes sortes, ces véritables héros de notre triste actualité. Ils ont droit à toute notre admiration et à notre vive reconnaissance. Mais je suis impressionné par tant d’offres discrètes pour faire en sorte que nos communautés chrétiennes puissent continuer de célébrer leur foi et rayonner de la charité qui lui est toujours conjointe.

«Le Covid peut bien nous brider, mais il ne saurait tuer… la ferveur et la solidarité.»

Prêtres, pasteurs et animateurs multiplient les rendez-vous liturgiques «à dose homéopathique». L’eucharistie et le sacrement des malades empruntent des sentiers inédits pour réconforter les patients ou personnes âgées. Les moyens modernes de communication sociale servent aussi à rejoindre chez eux celles et ceux qui ne peuvent sortir ou ont peur d’attraper le maudit Corona. On voit fleurir des initiatives nouvelles, en ligne ou en présentiel, pour partager la Parole de Dieu et la prière.

Et une généreuse solidarité se moque souvent des obstacles covidiques. Il suffit de constater combien de paroisses organisent des visites à domicile -avec le masque évidemment!-, proposent d’apporter les commissions à nos aînés, téléphonent aux esseulés pour prendre des nouvelles et rompre leur solitude.

Chaque matin, mon cœur se serre quand j’entends le nombre des nouvelles infections et la triste mention des nombreux décès. J’imagine les angoisses et les souffrances qui se cachent derrière ces informations froides. Mais je sais aussi, comme certaines actions promues par nos radios et télévisions le prouvent avec une humble éloquence: les chrétiens et tant d’autres humains démontrent à l’évidence que l’esprit de Noël, malgré toutes les entraves épidémiques, est encore plus fort que tous les virus pernicieux ou mortifères.

Pour ne rien vous cacher, de mon point de vue, il doit y avoir du pascal là-dedans.

De la Pâque à Noël.

Claude Ducarroz

23 décembre 2020

Portail catholique suisse

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