apic/Maurice Zundel/ 100 ans
Suisse: Centenaire Maurice Zundel (1897-1975) (261196)
Un prêtre, un penseur et un théologien hors des sentiers battus
Fribourg/Neuchâtel, 26novembre (APIC) Méconnu de son vivant, le prêtre
neuchâtelois, Maurice Zundel, mystique, poète et théologien, fait l’objet
aujourd’hui d’un intérêt grandissant non seulement en Suisse, mais également au-delà des frontières. Le centenaire de sa naissance sera marqué l’an
prochain par diverses manifestations dont un colloque oecuménique organisé
par les Universités de Fribourg et Neuchâtel du 24 au 26 janvier 1997 et
clôturé par une messe télévisée .
Théologien et penseur, Maurice Zundel est aussi profondément réaliste et
attentif aux problèmes de son temps. Né le 21 janvier 1897 à Neuchâtel,
Maurice Zundel y passe son enfance. Il y est notamment le condisciple de
Jean Piaget. A quinze ans il découvre sa vocation de prêtre. Après avoir
passé son baccalauréat à Einsiedeln, il entre au séminaire diocésain à Fribourg. Ordonné prêtre en 1919, il occupe son premier poste de vicaire à
Genève. Le jeune abbé se signale très vite par ses initiatives originales,
il s’intéresse aux difficultés de la condition ouvrière et prolétaire, aux
questions de justice sociale, écrit des articles sur le chômage, le droit
de vote des femmes, le rôle de la Croix Rouge. Ce qui ne se concevait guère
à l’époque sous la plume d’un prêtre. Il donne une information sexuelle aux
jeunes filles et aux jeunes gens.
Ecarté pour cause d’orignalité
Trop original pour son époque, il est mis à l’écart. En 1925, il est envoyé à Rome pour parfaire sa théologie; il y rédige un doctorat en philosophie. Puis il est exilé à Paris, où il occupe divers postes plus ou moins
obscurs. En 1927, il y fait néanmoins la connaissance de l’abbé Montini, le
futur Paul VI, avec lequel il restera lié toute sa vie. Paul VI dira d’ailleurs de lui: « C’est une sorte de génie avec des fulgurations ».
Sa pensé se forge à cette époque. Pendant la guerre, il est envoyé au
Caire, où il remplace les prêtres français mobilisés. Face à la découverte
de l’islam, et de son haut sens de Dieu, il développe sa théologie de la
Trinité comme amour vrai qui circule entre les personnes du Père, du Fils
et de l’Esprit-Saint.
En 1946, il revient enfin dans le diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg, où il est nommé auxiliaire à Ouchy, un poste qu’il occupera jusqu’à
sa mort en 1975. Il mène une vie itinérante, prêche de nombreuses retraites, en Suisse, en France, en Egypte, au Liban. Son mode de vie reste
original. Vêtu le plus souvent d’une soutane blanche, il mange très peu, ne
dort guère, mais fume beaucoup. Il a un grand souci des pauvres, à qui il
donne sans compter et parfois sans discerner.
En 1972, il est appelé par le pape Paul VI pour prêcher la retraite de
carême au Vatican. « Ce geste réhabilite complètement la pensé et l’action
du petit abbé suisse qui a vécu vingt ans d’exil et qui n’a occupé que des
postes obscurs », souligne l’abbé Marc Donzé qui lui a consacré sa thèse et
qui est l’artisan de la célébration du centenaire.
Maurice Zundel est l’auteur d’une vingtaine de livres qui lui valent
d’être reconnu comme un penseur profond et original. Il faut citer : « Le
poème de la sainte liturgie », « L’Evangile intérieur », « Croyez-vous en
l’homme? », « Morale et mystique ».
Depuis sa mort, son rayonnement n’a cessé de grandir. Son oeuvre est
rééditée, traduite même en japonais et en vietnamien, étudiée. Des associations diffusent sa pensée. En 1995 enfin, une fondation est mise sur pied
pour conserver ses archives et promouvoir l’édition de ses oeuvres. (apiccom/mp)
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