Evangile de dimanche: Photo de famille!

Beaucoup prendront le temps, ces jours, de regarder des photos de familles. Elles racontent souvent le bonheur de l’enfance, la joie des fêtes familiales, les aventures de vacances. Il est rare, et c’est à souligner, que l’Evangile nous fasse entrer dans l’intimité de la famille de Jésus.

Avec la naissance de l’Enfant à Bethléem et la fuite en Egypte, la disparition puis les retrouvailles de Jésus au Temple de Jérusalem, voici un moment-clef qui laisse entrevoir la lumière dans l’histoire de cette famille. Elle est sainte, nous dit-on, proposée comme modèle aux familles d’aujourd’hui, alors que tout semble s’ajuster sur de l’impossible. Alors, cette famille, en quoi est-elle exemplaire ?

Partons du regard que ses membres portent les uns sur les autres : ils se considèrent les uns pour les autres comme des dons de Dieu. Leur tâche consiste à s’accueillir mutuellement, à accueillir le mystère qu’ils sont les uns pour les autres, mystère merveilleux certes, mais opaque, comme nous le sommes tous les uns pour les autres.

Faisons quelques arrêts sur image. Joseph tout d’abord. Il accueille Marie et l’Enfant. Plus rien de sa vie ne se fera sans eux. Sa prière, son travail, son repos, sa parole, son écoute, ses peurs et ses angoisses ou ses bonheurs, rien de tout cela ne se fera désormais sans que ce soit pour eux, avec eux et par eux. Toute l’humanité de Joseph s’expose au regard de Dieu. Il laisse sa vie « être divinisée » et se livre à la joie.

«Le ‘oui’ de Marie est l’expression d’une disponibilité fondamentale et permanente»

Marie, elle aussi, reçoit Joseph et l’Enfant. De l’Annonciation, Marie n’a rien saisi dans le sens où elle n’a pas mis la main sur le mystère. Son « Oui » n’est pas l’approbation d’un plan qu’elle a compris. Son oui est l’expression d’une disponibilité fondamentale, permanente. Ce « Oui », ce « qu’il m’advienne », tout son être le proclame. Son accueil permanent, c’est son plus grand don, son « oui » pour nous.

Jésus enfin reçoit Marie et Joseph. Il les reçoit de Dieu son Père. Et il pourrait dire d’eux ce qu’il dira plus tard de ses disciples : « Ils étaient à toi, tu me les as donnés ». Jésus va apprendre la pauvreté de Marie et de Joseph. Il n’aura que l’amour à partager. Avouons que c’est l’essentiel, cet amour fragile qui meurt aussitôt qu’on veut le posséder ou l’enfermer. L’amour ne peut se vivre que les mains vides.

Toute famille humaine est l’espérance de Dieu»

Dans sa famille, Jésus a appris le métier d’homme tout comme Joseph et Marie ont appris les façons de faire de Dieu. Pour cela, il fallait un accueil réciproque d’une infinie délicatesse pour ne pas abîmer, ne pas froisser, pour laisser croître ce qu’il y avait de plus précieux chez les uns et les autres, c’est-à-dire, la fragilité entièrement offerte, la pauvreté sans honte, voire même le dénuement sans aucun repli sur soi.

Ainsi, la Sainte famille est bien l’esquisse du Royaume de Dieu. Chacune et chacun de nous vit son histoire tant bien que mal. Ici, un chemin est tracé par l’infinie confiance. Elle ouvre l’humanité à la tendresse et à la proximité du Père. Toute famille humaine est l’espérance de Dieu.

Bernard Miserez | Vendredi 25 décembre 2020


Lc 2, 22-40

Quand fut accompli le temps prescrit par la loi de Moïse
pour la purification,
les parents de Jésus l’amenèrent à Jérusalem
pour le présenter au Seigneur,
selon ce qui est écrit dans la Loi :
Tout premier-né de sexe masculin
sera consacré au Seigneur.

Ils venaient aussi offrir
le sacrifice prescrit par la loi du Seigneur :
un couple de tourterelles
ou deux petites colombes.

Or, il y avait à Jérusalem un homme appelé Syméon.
C’était un homme juste et religieux,
qui attendait la Consolation d’Israël,
et l’Esprit Saint était sur lui.
Il avait reçu de l’Esprit Saint l’annonce
qu’il ne verrait pas la mort
avant d’avoir vu le Christ, le Messie du Seigneur.
Sous l’action de l’Esprit, Syméon vint au Temple.
Au moment où les parents présentaient l’enfant Jésus
pour se conformer au rite de la Loi qui le concernait,
Syméon reçut l’enfant dans ses bras, et il bénit Dieu en disant :
« Maintenant, ô Maître souverain,
tu peux laisser ton serviteur s’en aller
en paix, selon ta parole.
Car mes yeux ont vu le salut
que tu préparais à la face des peuples :
lumière qui se révèle aux nations
et donne gloire à ton peuple Israël. »
Le père et la mère de l’enfant
s’étonnaient de ce qui était dit de lui.
Syméon les bénit,
puis il dit à Marie sa mère :
« Voici que cet enfant
provoquera la chute et le relèvement de beaucoup en Israël.
Il sera un signe de contradiction
– et toi, ton âme sera traversée d’un glaive – :
ainsi seront dévoilées les pensées
qui viennent du cœur d’un grand nombre. »

Il y avait aussi une femme prophète,
Anne, fille de Phanuel, de la tribu d’Aser.
Elle était très avancée en âge ;
après sept ans de mariage,
demeurée veuve,
elle était arrivée à l’âge de quatre-vingt-quatre ans.
Elle ne s’éloignait pas du Temple,
servant Dieu jour et nuit dans le jeûne et la prière.
Survenant à cette heure même,
elle proclamait les louanges de Dieu
et parlait de l’enfant
à tous ceux qui attendaient la délivrance de Jérusalem.

Lorsqu’ils eurent achevé tout ce que prescrivait la loi du Seigneur,
ils retournèrent en Galilée, dans leur ville de Nazareth.
L’enfant, lui, grandissait et se fortifiait,
rempli de sagesse,
et la grâce de Dieu était sur lui.

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