Mali: Caritas ouvre une «Maison des migrants» aux portes du désert

Caritas internationalis a ouvert à Gao, au nord du Mali, une «Maison des migrants». L’endroit agit comme «un sanctuaire» où ils peuvent trouver du soutien et des conseils sur leur voyage périlleux vers l’Europe, à travers le désert du Sahara.

Quel que soit leur point de départ en Afrique de l’Ouest, tous les migrants et réfugiés qui se dirigent vers le nord passent par le Mali et le Niger. Lorsqu’ils transitent par le Mali, ils passent généralement par Bamako, avant d’atteindre Gao, l’une des grandes villes du Nord, d’où ils tentent de se rendre en Algérie ou au Niger, puis en Libye, avant d’entrer en Europe par la mer. La pauvreté et le rêve d’une vie meilleure sont quelques-unes des raisons de la forte migration des jeunes Africains vers l’Europe.

Le séjour à Gao, aux portes du désert, située à environ 1’000 km de Bamako, la capitale, a lieu dans des conditions précaires. L’eau, la nourriture et l’hygiène, manquent souvent aux candidats à la migration. A cela s’ajoute l’accroissement de l’insécurité dans le nord du Mali. La «Maison de migrants» mise en place par l’œuvre d’entraide catholique à Gao entend leur offrir aide et réconfort. L’objectif est d’accueillir avec «amour et dignité» des migrants dont la destination peut être très éloignée.

Certains décident de ne pas partir

Le séjour maximum de ceux-ci dans la ville malienne, qui était de dix jours jusque-là, a été prolongé à trois mois, depuis le début de la pandémie de COVID-19, du fait de la fermeture des frontières. Pendant la pandémie, le nombre de migrants arrivant à Gao est passé à 300 par jour en moyenne. Caritas internationalis a gardé la porte de la Maison ouverte tout au long de cette période.

L’organisation leur fournit une assistance pratique, telle que des soins de santé et d’hygiène. Elle agit également sur le plan de l’éducation, afin de permettre aux candidats à l’émigration de mieux comprendre les risques encourus, et de prendre une décision éclairée avant de se lancer dans l’aventure. Certains des migrants décident ainsi de se former à des activités telles que la coiffure ou la maçonnerie et commencent à chercher du travail à Gao plutôt que de continuer leur voyage.

Caritas a organisé, du 18 au 24 décembre 2020, une semaine d’hommage aux femmes et aux jeunes filles victimes de la traite des êtres humains, avec des actions de sensibilisation. Au niveau mondial, Caritas milite pour la mise en place de voies de migration légales et sûres, ainsi qu’un accès aux services pour les migrants. (cath.ch/ibc/ag/rz)

Ibrahima Cisse

Portail catholique suisse

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