Les derniers jours misérables de Trump

Les pitoyables gesticulations de Donald Trump ces derniers mois n’ont fait que mieux ressortir la hauteur de vue de Joe Biden, le nouveau président américain, et la classe historique de Barack Obama.

La présidence nouvelle qui commencera le 20 janvier sera certainement limitée à un seul mandat, vu l’âge de Biden. Et on a de bonnes raisons de penser que la performance catastrophique de Trump ne lui donnera que peu d’espoir, même parmi les républicains, pour une réélection en 2024, à supposer qu’il prenne un tel risque. Le cirque pathétique dont aura fait preuve le président sortant les 6 et 7 janvier 2021 aura donné définitivement de lui l’image d’un comportement schizoïde, capable d’envoyer ses partisans à la conquête du Capitole et de se targuer d’avoir lancé la garde nationale contre ces mêmes partisans. D’un seul coup, le fanfaron s’est transformé en un pseudo-mouton pacifique, appelant au calme et promettant une sortie apaisée, à défaut de reconnaître sobrement sa défaite scellée par le vote du Congrès.

«Obama n’a pas accompli tout ce qu’il s’était promis, mais il a gardé en vue son pays comme une terre promise»

Depuis Noël, je lisais le premier tome des mémoires d’Obama: au jour de la victoire définitive de Biden, j’en ai parcouru la moitié, soit près de 400 pages. Le contraste est frappant. Pas une seconde, Obama ne manque d’appeler un chat un chat et de désigner sans pitié les travers de ses adversaires. Ce qui ressort de cette lecture passionnante, c’est un mélange constant de réalisme et de vérité. Obama reconnaît ses erreurs et assume les fautes de ses propres collaborateurs, mais il ne cesse de poursuivre son chemin politique et sa ligne éthique, avec beaucoup de hauteur et de grandeur. On sait et on voit qu’il a été un grand président, loin de la mauvaise foi qui caractérise son successeur.

Obama connut de nombreux déboires dans ses deux mandats et n’a pas accompli tout ce qu’il s’était promis. Mais il a gardé en vue son pays, les États-Unis d’Amérique, comme une terre promise (tel est le titre de son livre), non pas au sens d’un messianisme démesuré, mais dans l’optique d’une vérité et de valeurs démocratiques. Lire Obama, au moment du départ piteux de Trump et de l’arrivée noble et digne de Biden fait du bien à tous les amoureux d’une telle démocratie.

Denis Müller

13 janvier 2021

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