USA: pour l’Eglise, le désarmement nucléaire est la «priorité absolue»

Les évêques américains demandent à Joe Biden de faire du désarmement nucléaire sa «priorité absolue». Le président du Comité Justice et Paix au sein de l’épiscopat américain, Mgr David J. Malloy, a plaidé, le 15 janvier 2021, pour prolonger le traité entre Moscou et Washington sur le contrôle des armes nucléaires.

Conclu en 2020 entre la Russie et les Etats-Unis pour maintenir leurs arsenaux nucléaires bien en dessous de leur niveau de la Guerre froide, le traité bilatéral New Start arrivera à expiration le 5 février. Or les deux pays ne sont pas parvenus à s’entendre, pour l’heure, pour le prolonger.

L’épiscopat américain est entré en scène pour appuyer une telle prolongation. « Je renouvelle notre appel à prolonger le traité New Start pour une période de cinq ans », a déclaré, vendredi 15 janvier, Mgr David J. Malloy, évêque de Rockford (Illinois) et président du Comité Justice et Paix de la Conférence des évêques des États-Unis.

Qualifié d’«essentiel» pour limiter le risque nucléaire, ce traité est susceptible de contribuer, selon Mgr Malloy, aux « progrès nécessaires vers le désarmement nucléaire ». Désarmement que l’évêque de Rockford aimerait voir devenir la « priorité absolue » du président élu Joe Biden, qui entrera en fonction mercredi 20 janvier.

Du TNP au Tian

La nouvelle administration Biden représente en outre, pour l’évêque, une occasion d’appliquer véritablement le traité de non-prolifération (TNP) de 1968, ratifié par le Vatican en 1970.

Mgr Malloy a également évoqué le traité sur l’interdiction des armes nucléaires (Tian), qui doit entrer en vigueur le 22 janvier. Adopté en 2017 par les deux tiers des pays membres de l’ONU (122 pays) et ratifié à ce jour par 51 États (50 étaient nécessaires pour son entrée en vigueur), il rend les armes nucléaires illégales, qu’il s’agisse de leur possession, de leur fabrication, ou de la menace de leur utilisation – autrement dit, la stratégie de dissuasion nucléaire.

Si le Tian n’a reçu aucun appui des Etats-Unis, qui n’ont joué qu’un rôle limité, voire nul, dans les négociations, le Saint-Siège a au contraire multiplié les efforts en sa faveur. En 2017, il fut l’un des premiers Etats du monde à le ratifier.

La logique «perverse» de la dissuasion

Depuis le début de son pontificat en 2013, le pape François dénonce de plus en plus fermement la possession de l’arme atomique. Il a réitéré ce message en novembre 2019 lors d’un voyage au Japon, seul pays au monde frappé par des bombes atomiques et qui s’inquiète de leur développement en Corée du Nord. À Nagasaki, puis Hiroshima, il a méthodiquement attaqué la doctrine de la dissuasion nucléaire, jugeant sa logique « perverse ».

L’enseignement de l’Eglise sur le désarmement nucléaire vise une approche collégiale et collective, afin que tous les pays détenteurs de l’arme atomique (États-Unis, Russie, Royaume-Uni, France, Chine, Inde, Pakistan, Corée du Nord, Israël) s’y engagent ensemble et en même temps. (cath.ch/agences/cp)

Carole Pirker

Portail catholique suisse

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