APIC – Reportage

Grenoble, 23décembre (APIC) Avant de se perdre dans les cimes, le son mat

d’un gong magistral appellle à la méditation silencieuse. Un bruit qui le

dispute au

claquement sec des bannières de prières qui entourent le « Chorten » de

l’Institut Karma Ling, centre d’étude et de pratique de la tradition de

Bouddha, situé entre Chambéry et Grenoble. Approche de la pratique du

bouddhisme en France.

Un petit bâtiment blanc rehaussé de couleurs très vives et quatre

paires

d’yeux désignant la sagesse sur chaque côté de la maison. Voilà pour la

première impression du visiteur. Autour de ce lieu consacré, des

retraitants tournent en récitant des prières, parfaitement indifférents à

ce qui se passe à l’extérieur: un carré surmonté d’un cercle puis d’un

triangle, d’un croissant et enfin d’une flamme, symbole des cinq éléments.

Un vrai contraste: A quelques dizaines de mètres en contrebas, l’ancienne

chartreuse de St-Hugon aux formes dépouillées, aux murs austères et

massifs. Une douzaine de journalistes français venus se familiariser au

dialogue interreligieux sont quelque peu désapointés. L’un d’eux s’écrie:

« Cà fait quand même mal de voir une tradition religieuse si différente de

la nôtre importée dans haut lieu du christianisme comme celui-ci! »

D’autres questions tourmentent l’esprit des journalistes. Pourquoi la

retraite de méditation intensive, expérience austère de claustration, 40

mois durant, pratiquée dans les centre tibétains de

France sous la conduite d’un lama, connaît-elle un tel succès? Pourquoi la

vogue actuelle du bouddhisme?.

Le lama Denys Teundroup est son aise pour y répondre. Directeur de Karma

Ling et supérieur de la Congrégation Dachang Rimé, reconnue en 1994 par le

gouvernement français, il est aussi directeur de l’Union bouddhiste

européenne. Français, fils de mai 68, marié depuis peu, il a trouvé auprès

de Kalou Rinpoché (1904-1989), un des plus grands maîtres spirituels

tébétasins contemporains, les réponses à sa quête de vérité. Ample robe de

moine de couleur bordeaux, collier rituel autour du cou, les yeux bleus et

profonds, le débit de la voix et les gestes invariablement lents et

posés, comme animés d’un souci dominant d’auto-contrôle, il explique: Nous

accuillons 10’000 personnes pare an. Un millier constitue le noyau stable

qui gravite autour de ce centre. La perspective du « Dharma »

(l’enseignement du Bouddha) est plus médicale que juridique. L’agression

de l’ »ego » est à l’origine de la maladie entendue au sens large de

comportements pathogènes. Le Dharma propose une guérison possible,en

jalonne les étapes. Son succès tient à plusieurs facteurs: esprit

d’ouverture et de tolérance sincère, affinité naturelle avec une recherche

spirituelle

webmaster@kath.ch

Portail catholique suisse

https://www.cath.ch/newsf/apic-reportage-40/