Cameroun: le cardinal Parolin salue les efforts de paix de l’Église

De retour de sa visite diplomatique au Cameroun, du 28 janvier au 3 février 2021, le cardinal Parolin a salué les efforts de la Conférence épiscopale camerounaise pour rétablir des relations stables avec les régions anglophones. Depuis 2016, ces zones sont meurtries par un conflit armé séparatiste.

«Il faut évidemment souligner la précieuse contribution de l’Église locale, même si elle a payé un prix en termes de personnel et de structures, mais elle continue à s’engager en faveur de la réconciliation», a déclaré le cardinal Parolin, Secrétaire d’État du Saint-Siège, dans un entretien accordé à l’hebdomadaire italien Settimana News, le 7 février 2021.

Invité à Bamenda, au nord-ouest du pays, pour remettre le pallium à l’archevêque Andrew Nkea Fuanya, le cardinal Parolin a profité de sa visite diplomatique pour rencontre les responsables d’un pays marqué par de vives tensions politiques dues aux aspirations séparatistes de la population anglophone. Le secrétaire d’État a pris conscience de la période difficile que traverse le Cameroun, mais n’a pas manqué de constater «le désir de paix des habitants et leur aspiration à un retour à une vie quotidienne normale», soutenus par l’Église locale.

Une région durement marquée par la guerre

Si le Saint-Siège «suit avec attention les affaires de tous les pays du continent africain», il accorde un intérêt particulier à «ceux qui sont en grave difficulté à cause du terrorisme et du crime organisé, ou de la violence ethnique ou politique», a souligné le secrétaire d’Etat.

Or, tel est bien le cas du Cameroun. Lors de son voyage, le cardinal Parolin a pu constater la situation délétère dans laquelle se trouve le pays. Déserte en raison de la grève proclamée par les sécessionnistes, Bamenda est marquée par le conflit armé qui se déroule depuis 2016 dans les zones anglophones du pays. Le tableau de la région visitée dressé par le prélat italien est sombre: routes endommagées, personnes déplacées, maisons et écoles brûlées, difficultés de déplacement à cause des bandes armées des «amba boys», désormais vouées au banditisme et à l’extorsion.

Une visite à vocation pastorale et diplomatique

Dans un tel contexte, le secrétaire d’État du Saint-Siège a voulu que sa visite ait à la fois une dimension «pastorale» et «diplomatique». La seconde repose sur la première, a assuré le prélat, «car c’est finalement un moyen dont dispose le Saint-Siège, grâce à sa souveraineté, pour proposer les valeurs de l’Évangile dans la sphère internationale».

La priorité pour le cardinal Parolin était donc d’entretenir un dialogue avec les autorités de l’État sur la situation dans les régions anglophones. «Les missions que j’ai entreprises ont été largement diplomatiques et je mentionne avec gratitude l’accueil des autorités politiques et la volonté de traiter des questions bilatérales et mondiales, même difficiles», a-t-il confié au journal italien.

La diplomatie par les Églises locales

Au cours de l’entretien, le prélat italien a insisté sur l’importance des Églises locales camerounaises, sans qui le dialogue ne serait pas envisageable et les communautés chrétiennes seraient en danger. La contribution des Églises locales est une véritable «valeur ajoutée», selon le cardinal: elles fournissent aux diplomates «une multiplicité d’informations et de suggestions d’une grande importance et utilité, qui représentent avant tout ce que les gens ressentent et veulent». «De cette façon, nous pouvons devenir la voix de ceux qui n’ont normalement pas ou peu de voix», a-t-il conclu. (cath.ch/imedia/at/rz)

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