Pape François: «Carême: un temps pour espérer»

«Le temps du carême est un temps pour espérer», assure le pape François dans son message de Carême publié le 12 février 202. Ce texte s’inspire d’une phrase de l’Évangile de Matthieu, «Voici que nous montons à Jérusalem…» Dans un contexte où tout apparaît fragile et incertain, le pontife appelle à vivre la charité en prenant tout particulièrement soin de ceux qui souffrent de la crise.

À l’approche du Mercredi des cendres, jour de pénitence qui marque le début du Carême, le pape François exhorte les chrétiens à vivre un chemin de conversion, de prière et de partage. Dans ce message, il souligne que ce chemin devait être entièrement placé sous la lumière de la Résurrection. Pour lui, l’espérance de Pâques doit inspirer les sentiments, les attitudes ainsi que les choix de ceux qui veulent suivre le Christ.

«Dans le contexte d’inquiétude que nous vivons, où tout apparaît fragile et incertain, parler d’espérance pourra sembler provocateur», prévient le pape. Pourtant, il s’agit bien d’un temps pour espérer, pour tourner de nouveau le regard vers la patience de Dieu qui continue de prendre soin de sa Création, «alors même que nous l’avons souvent maltraitée», a-t-il commenté, reprenant un passage de l’encyclique Laudato si’.

«Espérer, c’est croire que l’histoire n’est pas fermée sur nos erreurs, nos violences, nos injustices et sur le péché qui crucifie l’Amour». C’est aussi «puiser dans le pardon du Père», a-t-il ajouté. «En recevant le pardon, dans le sacrement qui est au cœur de notre démarche de conversion, nous devenons, à notre tour, des acteurs du pardon».

Citant son encyclique Fratelli tutti, il propos un effort de Carême : «appliquons-nous à dire des mots d’encouragements qui réconfortent qui fortifient, qui consolent, qui stimulent au lieu de paroles qui humilient, qui attristent, qui irritent, qui dénigrent».

Vivre aujourd’hui un carême de charité

Après cette année marquée par la pandémie et ses conséquences désastreuses, le pape François  exhorté les chrétiens à vivre «la plus haute expression de notre foi et de notre espérance», à savoir: la charité. Cette vertu théologale qui donne sens à notre vie permet de considérer celui qui est dans le besoin «comme un membre de notre propre famille, comme un ami, comme un frère».

L’évêque de Rome assure que «le peu, quand il est partagé avec amour, ne s’épuise jamais mais devient une réserve de vie et de bonheur». Ainsi, vivre aujourd’hui un Carême de charité, c’est prendre soin de ceux qui se trouvent dans des conditions de souffrance, de solitude ou d’angoisse à cause de la pandémie de la Covid-19.

Seul un regard animé par la charité peut conduire à percevoir la dignité de l’autre. Seul ce regard permet que les pauvres soient «découverts et valorisés dans leur immense dignité, respectés dans leur mode de vie et leur culture, et par conséquent vraiment intégrés dans la société», souligne le pontife.

Le vrai sens du jeûne

Le message papal revient aussi sur la signification du jeûne, ce «chemin de la pauvreté et du manque». Durant quarante jours, les chrétiens sont appelés à vivre le jeûne, la prière et l’aumône pour incarner une foi sincère, une vivante espérance et une charité active. Ces trois éléments sont les conditions et les expressions de notre conversion, souligne-t-il.

Le successeur de Pierre précise la façon dont le jeûne doit être compris et vécu. D’abord, il fixe l’objectif de cette  pauvreté consentie. Celle-ci doit conduire «ceux et celles qui la vivent dans la simplicité du cœur à redécouvrir le don de Dieu». Elle doit aussi permettre de comprendre notre réalité de créatures établies à l’image de Dieu et qui trouvent en lui leur accomplissement.

S’appuyant ensuite sur la pensée de saint Thomas d’Aquin, le pape rappelle que le jeûne nous aide à aimer Dieu et notre prochain car il favorise le mouvement qui amène à concentrer l’attention sur l’autre en l’identifiant à soi-même.

En expliquant que le Carême est un temps pour recevoir Dieu et  le laisser établir sa demeure en nous, le pontife en déduit qu’il nous faut dès lors libérer notre existence de tout ce qui l’encombre. Et de citer finalement deux exemples qui, dans les sociétés contemporaines, peuvent encrasser les âmes et les esprits, ce trop-plein d’informations, vraies ou fausses ou bien encore les produits de consommation. (cath.ch/imedia/hl/mp)

Maurice Page

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