Au Vatican, possibilité de licencier une personne refusant le vaccin

Au Vatican, la vaccination contre le Covid-19 est «volontaire», mais un nouveau décret du président du Gouvernorat de l’État de la Cité du Vatican, le cardinal Giuseppe Bertello, semble remettre en cause cette liberté.

Le texte, diffusé en interne depuis le 8 février 2021, stipule que «des conséquences plus ou moins graves, pouvant aller jusqu’à l’interruption de l’emploi» peuvent s’appliquer aux employés qui ne respectent pas certaines normes sanitaires d’urgence. Parmi elles, est citée «l’administration d’un vaccin».

Mesures de prophylaxie obligatoires

Le 8 février dernier, la commission sanitaire du Gouvernorat de la Cité du Vatican a publié un décret qui souligne l’importance et l’urgence «de prendre les mesures immédiates nécessaires pour faire face à la pandémie». Le texte, qui rappelle les principes déjà énoncés dans les précédentes directives, intègre la question du vaccin – la campagne de vaccination ayant commencé le 13 janvier dernier au Vatican.

Arguant que «la vaccination est considérée comme une décision responsable, car le refus de se faire vacciner peut également constituer un risque pour autrui et peut accroître sérieusement les risques pour la santé publique», le Vatican a décidé de prendre des mesures contre les travailleurs qui refuseraient la vaccination. La commission, tout en appelant à respecter la «dignité, les droits et les libertés fondamentales de chacun de ses membres», a décidé qu’une personne ne se conformant pas aux normes sanitaires – celles-ci comportant une «prophylaxie impliquant l’administration d’un vaccin» – pourrait subir «des conséquences plus ou moins graves pouvant aller jusqu’à l’interruption de l’emploi».

Cette campagne de vaccination, souligne le texte, entre désormais dans le cadre des contrôles de santé préventifs, périodiques ou résultant de la médecine du travail auxquels étaient déjà censés se conformer tout employé du Vatican. Le texte précise toutefois que si le refus est fondé sur des «raisons de santé avérées», le travailleur peut être affecté à un autre poste moins exposé aux relations sociales. Il gardera le même salaire.

De vifs débats en interne

Par ailleurs, le décret établit un certain nombre de sanctions administratives pécuniaires, celles-ci n’impliquant pas nommément le cas d’un refus de vaccination. Les personnes ne respectant pas les autres normes sanitaires – par exemple le port du masque ou la distanciation sociale – peuvent désormais écoper d’amendes allant de 25 à 1’500 euros. Toute récidive entraîne un doublement de la somme.

Ce décret pose un certain nombre de questions en termes de Droits de l’homme et respect de la liberté de conscience des individus. Le Gouvernorat n’a pour l’instant pas répondu aux sollicitations des journalistes et prépare actuellement une réponse. Contacté par l’agence I.MEDIA, un employé du Vatican confirme que ce décret sème le trouble au sein du petit État, et suscite de vifs débats. (cath.ch/imedia/cd/hl/rz)

I.MEDIA

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