«L'Eglise doit marcher avec les familles dans leurs difficultés»

L’année spéciale Amoris laetitia entend insuffler un «renouvellement pastoral» dans le monde entier, déclare le cardinal Kevin Farrell, préfet du Dicastère pour les laïcs, la famille et la vie, dans un entretien accordé à la revue Famiglia cristiana du 10 mars 2021. L’approfondissement de l’exhortation apostolique du pape François, sortie en 2016, doit selon lui permettre d’améliorer la préparation au mariage.

Amoris laetitia «n’a pas été reçue partout», constate le cardinal Farell. Le haut prélat déplore notamment que le texte ait été réduit aux débats concernant le chapitre 8 – portant sur les situations de fragilité et les situations dites irrégulières –  en Europe et aux États-Unis.

Alors que le cellule familiale est en crise, l’année spéciale Amoris laetitia, qui débutera le 19 mars, entend insuffler un «renouvellement pastoral» dans le monde entier, explique-t-il à l’hebdomadaire Famiglia cristiana. Les Églises locales doivent se faire «véritablement proches des familles» en «marchant avec elles dans leurs difficultés», quelles qu’elles soient, poursuit l’Irlandais. Une relecture de ce texte est «nécessaire pour appréhender les stratégies et les propositions concrètes qu’il contient».

Renouveler la pastorale aux défis de la réalité

S’approprier ce document permettra également, selon lui, de se pencher en priorité sur la préparation au mariage. L’institution juridique du mariage est devenue «extrêmement fragile» et les nouvelles générations ont des difficultés «non seulement à comprendre la différence substantielle entre le mariage et la concubinage» – qu’ils mettent souvent au même niveau – mais à aussi à saisir la signification du «sacrement nuptiale», déplore-t-il. Alors que le contexte a changé, la pastorale des familles n’a cependant pas évolué, pointe-t-il; il faut donc «renouveler l’action pastorale à la lumière (..) des défis que la réalité nous pose».

Le mariage a chuté en raison d’un manque d’espérance des jeunes

Selon lui, si le nombre de mariages a autant chuté ces dernières années, c’est en partie en raison d’un profond «manque d’espérance» de la part des jeunes générations et d’une mauvaise perception de cet engagement. Au lieu d’être compris comme une réponse à une vocation, le mariage est souvent mis sur le même plan que «la recherche d’emploi», pointe-t-il. Il rappelle qu’il est d’abord un «’oui’ à une vocation de couple pour vivre en Christ un projet de vie pour toujours».

Le fait que de nombreux jeunes n’aient bien souvent pas «d’exemples positifs» de personnes mariées autour d’eux ne veut pas dire que l’Église ne peut pas leur présenter cette beauté par le biais de témoignages de couples, fait-il remarquer. Le haut prélat préconise également que des familles et des couples puissent, de la même manière que les prêtres, suivre des jeunes mariés durant leurs premières années. (cath.ch/imedia/cg/rz)

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