Laetare: un dimanche de Carême pour se réjouir de Pâques

Le 4e dimanche de Carême, appelé aussi, «dimanche de Laetare» (du latin: réjouis-toi), est une petite lucarne dans ce temps de pénitence pour entrevoir la joie de Pâques. Mais comment se réjouir, en ce temps de pandémie? Quelques pistes avec le liturgiste François Roten.

‘Laetare’ doit son nom aux premières paroles (incipit) du chant grégorien d’entrée (introït) de la messe du 4e dimanche de Carême. Le texte «Laetare Jerusalem» est tiré du Livre d’Isaïe (Is 66, 10-11), dont voici la traduction liturgique:

«Réjouissez-vous avec Jérusalem, exultez à cause d’elle, vous tous qui l’aimez! Avec elle soyez pleins d’allégresse, vous tous qui portiez son deuil! Ainsi vous serez nourris et rassasiés du lait de ses consolations, et vous puiserez avec délices à l’abondance de sa gloire.»

Pour l’abbé François Roten, «c’est ce caractère de réjouissance qui traverse la liturgie de ce 4e dimanche de Carême, explique-t-il. La réjouissance du but ultime: la Résurrection. Celle que l’on vit en plénitude à Pâques, mais également chaque dimanche de l’année.»

«Tournés vers Pâques»

Le prêtre liturgiste rappelle qu’à cette date, une grande partie du chemin est déjà faite. «Nous sommes toujours en Carême, mais déjà tournés vers Pâques. Nous nous réjouissons de pouvoir bientôt célébrer la Résurrection du Christ.»

Les vêtements liturgiques de ce dimanche sont de couleur rose. «Il s’agit du violet de Carême mêlé au blanc de la Résurrection, précise François Roten. Mais ce n’est pas une nouvelle couleur. D’ailleurs, il est faux de dire que le dimanche de Laetare et un ‘dimanche en rose'». Le prêtre ajoute que beaucoup d’églises ne sont pas équipées d’habits roses et que les célébrants se vêtent de violet, comme pour les quatre autres dimanches de Carême.

Redécouvrir le silence

L’abbé François Roten, curé et musicien | paroisses-sion.ch

«En temps de pandémie, il est difficile de se réjouir, sans pouvoir chanter!», poursuit le prêtre valaisan. «Alors c’est peut-être l’occasion de se remettre en face de l’essentiel: dans la liturgie, le chant est important, mais il n’est pas essentiel.»

«Pendant le Carême, il n’y a traditionnellement pas de musique. Uniquement pour le soutien du chant. Mais il ne faut pas oublier le silence liturgique. Le Missel de 2002, déjà, l’accentuait, précisant que le silence est la meilleure manière d’assimiler ce que est dit et vécu, et de rendre grâce.»

Pour François Roten, musicien diplômé, ce temps est favorable pour redécouvrir le silence. Peut-être que le chant et la musique apportent davantage de beauté et d’attractivité à la liturgie, reconnait-il, mais la liturgie est «un rituel qui ouvre à la divinité». Son but n’est pas de «se faire plaisir», mais d’abord «de faire plaisir à Dieu», de «rendre grâce à Dieu», qui vient du grec «eucharistein». (cath.ch/gr)

Grégory Roth

Portail catholique suisse

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