Le besoin d'un synode sur la sexualité?

Le récent décret du Vatican réaffirmant l’illicéité, pour les prêtres, de bénir des unions homosexuelles, a provoqué de fortes vagues, dans le monde catholique et au-delà. Des personnalités ont applaudi, d’autres se sont indignées. Le chanteur britannique Elton John notamment, lui-même dans une union homosexuelle, a reproché à l’Eglise son «hypocrisie».

A priori, pourtant, rien de nouveau sous le soleil. L’Eglise a toujours considéré les actes homosexuels comme incompatibles avec l’ordre naturel voulu par Dieu. Un aspect confirmé par le Catéchisme de l’Eglise catholique publié en 1992. Il aurait été dès lors quelque peu surprenant que la Congrégation pour la doctrine de la foi prenne soudainement le contre-pied de cette position.

Mais faut-il pour autant en rester au: «circulez y a rien à voir»? Les revendications pour une plus grande reconnaissance des homosexuels dans l’Eglise ne viennent certainement pas que d’une frange minoritaire des catholiques. En tout cas en Occident, il est connu que de très nombreuses voix réclament des réformes sur ce point, et sur la morale sexuelle de l’Eglise en général.

«Chez les catholiques, comme dans toutes les grandes familles, on ne parle certainement jamais assez.»

Des appels qui viennent de milieux loin d’être marginaux dans l’institution. Des demandes pour des modifications du Catéchisme sur l’homosexualité viennent notamment d’une partie de l’épiscopat allemand, dont de Mgr Georg Bätzing, le président de la Conférence épiscopale. Des théologiens catholiques tels que le Lillois Michel Anquetil, militent pour une ouverture large aux homosexuels dans l’Eglise.

Certes, la Congrégation pour la doctrine de la foi a donné une réponse attendue et entendue. Et le récent synode des évêques sur la famille a bien abordé ces thématiques. Mais sans mettre un terme à la grogne qui bouillonne dans certains milieux d’Eglise. Les incompréhensions au sujet de la position vaticane sur la sexualité humaine sont toujours aussi profondes chez nombre de fidèles.

Sans préjuger des conclusions, ne serait-il ainsi pas temps d’amener encore plus loin la discussion? Par exemple en convoquant un synode exclusivement dédié à la sexualité? Chez les catholiques, comme dans toutes les grandes familles, on ne parle certainement jamais assez.

Raphaël Zbinden

17 mars 2021

Portail catholique suisse

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