Après un discours d’introduction du Promoteur de Justice, le pape a pris la parole dans la Salle des bénédictions du Vatican en présence du Président du Tribunal, de fonctionnaires, d’avocats, de collaborateurs du Tribunal et du Président du Conseil des ministres du gouvernement italien, Mario Draghi. Le pape a d’un mot évoqué les réformes pénales déjà menées ces dernières années avant d’affirmer que ces changements seront plus fructueux «dans la mesure où ils seront accompagnés de nouvelles réformes».
Souhaitant parvenir à la «transparence absolue» en matière économique et financière, il a dit vouloir intensifier les actions visant à «faciliter et à accélérer la coopération internationale». «À cet égard, il semble désormais urgent d’identifier et de mettre en place, par le biais de normes ou de protocoles d’accord appropriés, de nouvelles formes de coopération plus incisives», a-t-il poursuivi, reprenant les préconisations des institutions de vigilance des marchés financiers qui accompagnent le Vatican.
Ces derniers mois, la Justice vaticane a montré certaines de ses limites, notamment dans le cadre de l’arrestation de Cecilia Marogna. Cette proche du cardinal Becciu, arrêtée par la police italienne suite à un mandat Interpol émis à la suite d’une demande du Vatican, n’a finalement pas pu être extradée vers le Vatican – aucun traité d’extradition de l’Italie vers le Vatican n’existant.
Sans jamais mentionner directement une affaire, le pape a demandé que se poursuive le travail pour «surmonter des pratiques qui ne répondent pas toujours au besoin de rapidité exigé par la dynamique de l’enquête».
Il a également envoyé un signal fort à tous ceux qui travaillent pour la justice au Vatican. Leur demandant d’être irréprochables, il a jugé nécessaire de rappeler l’exigence primordiale selon laquelle le système procédural «doit refléter l’égalité de tous les membres de l’Église, leur égale dignité et position, sans privilèges qui remontent dans le temps et ne correspondent plus aux responsabilités de chacun dans la construction de l’Église».
Le pape François a enfin rappelé que le Vatican doit montrer l’exemple quand bien même il reste marginal sur le plan économique au niveau international. «Nous sommes appelés à témoigner, de manière concrète et crédible», a insisté le pontife qui espère que «ce tout petit État» puisse donner un bon exemple de ce que l’Église enseigne dans son Magistère social.
L’évêque de Rome a alors invité chacun à ne pas «pas craindre de perdre du temps» à prier pour demander à Dieu «la sérénité intérieure qui nous permet d’accomplir nos tâches avec magnanimité, équité et clairvoyance». (cath.ch/imedia/cd/bh)
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