Des évêques africains s'opposent à l'ONU sur les personnes transgenres

Les Conférences évêques catholiques de l’Ethiopie et du Kenya, membres de l’association des conférences épiscopales membres d’Afrique de l’est (AMECEA*), ont exprimé, le 26 mars 2021 dans une déclaration parue sur le site de l’AMECEA, leur désaccord avec la politique de protection des personnes transgenres que l’ONU veut promouvoir.

L’ONU a publié le 14 mars dernier, le rapport d’un expert international indépendant qu’elle avait chargé d’étudier la protection des personnes transgenre contre la violence et la discrimination, fondées sur leur orientation sexuelle et leur identité de genre. L’organisation a lancé des appels à contributions pour enrichir ce rapport, qui sera présenté à la 47e session ordinaire du Conseil des droits de l’homme, prévue du 21 juin au 9 juillet 2021.

Le document demande notamment aux Etats, d’adopter des lois et de mettre en place des politiques en faveur des personnes transgenres. Il préconise leur participation, aux côtés des organisations de la société civile, à l’élaboration et à l’application «comme il se doit», de ces dispositions. Dans une de ses recommandations, le texte exhorte également les gouvernements, à veiller à ce que les lois et règlements de leurs pays autorisent le mariage des personnes transgenres, sur un même pied d’égalité que les autres personnes.

Opposition des évêques d’Ethiopie

Pour les évêques d’Ethiopie, ce rapport tente de «généraliser la théorie de l’homosexualité dans tout le système des Nations Unies». Il cherche à faire pression sur les Etats membres, pour qu’ils fassent de même», et montre «l’intention de concept d’un cadre de genre» qui intégrerait l’idéologie gay dans toutes les lois et politiques» des pays.

Dans une déclaration au nom de la Conférence des évêques catholiques d’Ethiopie (CBCE) par son secrétaire général, le Père Teshome Fikre Woldetensae, et rapportée par l’AMECEA, ils ont rappelé que l’idée qu’une personne née homme devienne une fille ou une femme, en adoptant simplement un comportement et une tenue féminins est «régressif».

Cela nuit aussi bien aux filles qu’aux femmes, car cela renforce les clichés qui ont abouti au harcèlement, à la discrimination et à la violence contre les filles et les femmes». Aussi, la CBCE a-t-elle réaffirmé la condamnation de l’Eglise catholique contre «toute forme de discrimination ou de violence contre les personnes en raison de leur sexe ou de tout autre facteur, notant que «tout être humain a une dignité égale qui est inhérente à sa nature».

Pour sa part, la Conférence des évêques catholiques du Kenya (KCCB), à travers sa Commission pour l’éducation et l’éducation religieuse, a évoqué son soutien à la protection des droits humains fondamentaux de toutes les personnes. Toutefois, elle fustigé le rapport l’ONU, qui, a-t-elle dit, vise «clairement à faire progresser les théories et les idéologies de genre radicales, cherchant à effacer toutes les différences entre les hommes et les femmes, à saper les acquis des femmes et des enfants en matière de droits de l’homme». (cath.ch/ibc/bh)

*Créée en 1971, l’AMECEA est composée des Conférences épiscopales de neuf pays : Kenya, Ethiopie, Ouganda, Tanzanie, Zambie, Malawi, Erythrée, Soudan, et Soudan du Sud.

Ibrahima Cisse

Portail catholique suisse

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