Place Saint-Pierre, un Chemin de Croix par et pour les enfants

Les méditations du Chemin de Croix pour le Vendredi saint du 2 avril 2021 compteront sans doute parmi les plus originales et touchantes de l’histoire des Via Crucis au Vatican. Préparées par des enfants et adolescents romains, elles offrent les peines, les croix et les prières d’une jeunesse éprouvée, notamment par la pandémie.

Après avoir en 2020 laissé des prisonniers animer les méditations du Chemin de Croix – textes qui accompagnent le récit de la Passion du Christ de sa condamnation à mort jusqu’à sa mise au tombeau -, le pape a confié leur préparation à des enfants et des jeunes de 3 à 19 ans. Ils font partie du groupe scout «Foligno I» d’Ombrie et de la paroisse romaine des Saints-Martyrs-de-l’Ouganda, une communauté très engagée dans la catéchèse des personnes handicapées et dans l’accueil des victimes d’abus ou des personnes sans domicile. 

«Cher Jésus, tu sais que, nous aussi les enfants, nous avons des croix qui ne sont ni plus légères ni plus lourdes que celles des grands, mais ce sont de véritables croix que nous sentons lourdes, même durant la nuit. Et toi seul le sais et les prends au sérieux. Toi seul.» C’est ainsi que commenceront les méditations du Chemin de Croix qui se tiendra pour la deuxième année consécutive place Saint-Pierre, ce vendredi à 21h00.

Ces croix, qui peuvent paraître risibles pour des adultes, les enfants ont choisi de mettre des mots dessus. La peur du noir, le fait de se  réveiller chaque matin tout trempé», être «exclu des fêtes»… Telles sont les peines qui serrent les cœurs de nombreux enfants et que Jésus peut comprendre puisqu’il a «été enfant comme moi». À côté de ces croix du quotidien, les petits romains ont souhaité aussi confier celles des enfants «qui n’ont pas à manger, qui n’ont pas d’instruction, qui sont exploités et forcés à faire la guerre».

Quatorze histoires pour quatorze stations

Au fil des quatorze stations du Chemin de croix, on retrouve des anecdotes rapportées à la première personne. «Quand j’étais au cours préparatoire, Marc, un enfant de ma classe, a été accusé d’avoir volé le déjeuner de son compagnon de banc. Je savais que ce n’était pas vrai, mais je suis resté en silence», raconte un enfant pour commenter le texte de la Première station – qui rappelle la condamnation à mort de Jésus par Pilate.

«Chaque fois que j’y repense, j’ai encore honte», s’accuse-t-il alors, avouant s’être « comporté comme Pilate», en préférant la route la plus confortable: «Je m’en suis lavé les mains. Aujourd’hui, je le regrette beaucoup». S’en suit enfin une prière à Jésus pour qu’il envoie son Esprit saint donner le courage de toujours témoigner au service de la vérité.

Les bouleversements occasionnés par la pandémie

Pour la neuvième station, qui commémore la troisième chute de Jésus, une jeune confie les bouleversements que la pandémie a provoqués dans sa vie. «Depuis l’année dernière, nous n’avons plus rendu visite à nos grands-parents […] Ils me manquent! De même que me manquent aussi les amies de volleyball et les scouts. Souvent je me sens seule. L’école aussi est fermée».

Cette solitude, qui devient «quelquefois insupportable» lui rappelle celle du Christ. «Comme Jésus, nous nous trouvons écroulés sur le sol», conclut ce témoignage avant de demander l’aide du Ciel pour que les pensées les plus sombres s’éloignent. (cath.ch/imedia/hl/bh)

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