Ces dernières années, le pape François a cité le Père de l’Europe à de nombreuses reprises, en faisant même un modèle de sainteté en politique. Dans les mois qui viennent, la session ordinaire des cardinaux et des évêques de la Congrégation pour les causes des saints devrait examiner la cause de Robert Schuman, a expliqué à I.MEDIA le cardinal Semeraro. Si l’issue des discussions s’avère favorable, le prélat italien soumettra la cause du Français au Souverain pontife. Qui en reconnaissant ses vertus héroïques attribuerait alors à Robert Schuman le titre de vénérable serviteur de Dieu.
Le pape François se réfère souvent aux Pères fondateurs de l’Union européenne. En 2016, lorsque la remise du Prix Charlemagne, il avait décrit les penseurs et architectes de l’Union comme des «prophètes de l’avenir», réfutant l’idée selon laquelle ils étaient dépassés. Selon l’Argentin, leur héritage doit aujourd’hui pousser l’Union européenne « à poser courageusement de nouvelles bases, fortement enracinées ».
Plus récemment, au printemps 2020, le pape François avait cité Robert Schuman comme un modèle pouvant servir à la refondation politique européenne qu’il appelle de ses vœux pour penser la société après la pandémie.
Le procès de Robert Schuman a été ouvert en 1990. La phase diocésaine de l’enquête au sein du diocèse de Metz, dans lequel était décédé l’ancien président de l’Assemblée parlementaire européenne, s’est conclue en 2004. Cette longue procédure résulte des précautions prises par le pape Jean Paul II, qui voulait éviter une récupération politique de la figure catholique, a confié à I.MEDIA une source proche du dossier.
Le titre de vénérable est la première étape décisive sur la voie de la sainteté. Pour devenir bienheureux, seconde reconnaissance de l’Église, il faut attester d’un miracle lié à l’intercession du vénérable. Un second miracle entraîne la reconnaissance finale de la sainteté et la canonisation. (cath.ch/imedia/cd/mp)
Maurice Page
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