Sans les œuvres de miséricorde, la foi meurt, déclare le pape François

Le pape François a mis en garde contre une foi vécue « à moitié », c’est-à-dire une foi « qui reçoit mais ne donne pas », lors de son homélie du 11 avril 2021. A l’occasion du Dimanche de la Divine Miséricorde, qu’il célébrait dans l’église romaine de Santo Spirito in Sassia, il a affirmé que sans les « œuvres de miséricorde », la foi « meurt ».

« Sœur, frère, tu veux une preuve que Dieu a touché ta vie ? Vérifie si tu te penches sur les blessures des autres », a déclaré le pontife. Affirmant qu’être touché par la miséricorde de Dieu devait pousser à devenir à son tour miséricordieux, il a appelé à ne pas être indifférents.

C’est en tant que « témoins de miséricorde » que la foi est vivante, a insisté l’évêque de Rome. C’est aussi la clé de l’annonce de l’Évangile, a-t-il souligné, qui est « Évangile de miséricorde ».

Pas du communisme, mais du christianisme pur

Les premiers bénéficiaires de cette miséricorde divine ont été les disciples, a expliqué le pape François, car le Christ leur a offert la paix, qui en donnant confiance, les a fait passer « du remords à la mission ». Sa miséricorde s’est aussi exprimée à eux par le don de l’Esprit, qui est à l’œuvre au cœur du sacrement du pardon, a-t-il poursuivi.

Le troisième don miséricordieux aux disciples et à l’humanité fait par le Christ est celui de ses blessures. Par elles, « nous sommes guéris », a clamé le pontife, parce qu’elles sont « des canaux ouverts entre lui et nous qui reversent la miséricorde sur nos misères ».

Ces dons ont rendu les disciples miséricordieux, a expliqué le 266e pape, parce qu’ils ont vu dans l’autre la même miséricorde qui a transformé leur vie. Citant les Actes des Apôtres – « personne ne disait que ses biens lui appartenaient en propre, mais ils avaient tout en commun » – le pontife s’est exclamé : « ce n’est pas du communisme, c’est du christianisme à l’état pur ! ».

Une assemblée incarnant la Miséricorde

Pour la seconde fois du pontificat de François – après 2020 – la célébration du Dimanche de la Divine Miséricorde s’est déroulée dans l’église Santo Spirito in Sassia, à quelques centaines de mètres du Vatican. Une assemblée réduite – moins d’une centaine de personnes – y a assisté.

Dans la nef de la petite église – sanctuaire de la Divine Miséricorde – se trouvaient notamment un groupe de détenus provenant des prisons romaines pour femmes Regina de Cæli, Rebibbia et Casal del Marmo. Étaient aussi présentes des religieuses hospitalières de la Miséricorde, des infirmières de l’hôpital Santo Spirito in Sassia, des personnes handicapées, une famille de migrants venant d’Argentine.

Des réfugiés de Syrie, du Nigeria et d’Égypte ont aussi participé la messe, dont deux Égyptiens membres de l’Église copte, et un Syrien – bénévole de la Caritas – membre de l’Église catholique syrienne.

Dans les pas de sainte Faustine

Le pape a célébré la messe avec des « missionnaires de la miséricorde ». Il s’agit de prêtres qui ont reçu du pape la capacité d’absoudre des péchés strictement sous la responsabilité du Siège Apostolique lors du Jubilé de la Miséricorde en 2015.

Leur ministère a été prolongé par le pontife dans sa lettre apostolique Misericordia et misera (2016) et est confié au Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation. Leur préfet, Mgr Rino Fisichella, a concélébré la messe avec le pontife.

Le 30 avril 2000, le pape Jean Paul II avait instauré le dimanche de la Miséricorde Divine le jour de la canonisation de sainte Faustine. Le Christ, apparaissant à la Polonaise, lui aurait demandé de répandre la dévotion à la Miséricorde divine et confié son désir que cette fête soit célébrée solennellement le premier dimanche après Pâques.  (cath.ch/imedia/cd/be)

Jacques Berset

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