Religieuses menacées d'arrestation et hôpital fermé par les pro-hindous

La Cour suprême de l’Inde a empêché, le 13 avril 2021, la police d’arrêter trois professionnelles de la santé, dont deux religieuses catholiques. Elles ont été accusées d’homicide volontaire à la suite de la mort d’une femme enceinte lors d’une anesthésie.

Sœur Herman Joseph, médecin, Sœur Loraine Thayil infirmière, et leur collègue Sabeeha Ansari risquaient d’être arrêtées à la suite du décès en décembre dernier d’une femme enceinte dans leur hôpital catholique de l’État central du Madhya Pradesh. La Cour suprême a demandé à la police de ne pas les arrêter, renvoyant sa décision au 10 mai.

L’hôpital, géré par la congrégation des Sœurs de Saint-Joseph de Chambéry et situé dans la ville d’Ashtra, était un établissement médical très fréquenté par les pauvres de la région, rapporte l’agence catholique ucanews.

Il a été fermé en décembre après qu’un groupe a manifesté pour exiger l’arrestation des religieuses et d’autres membres du personnel pour négligence présumée, ayant entraîné la mort de la mère enceinte et de son enfant. L’administration a également suspendu temporairement la licence de l’hôpital, apparemment sous la pression de groupes pro-hindous proches du Bharatiya Janata Party (BJP), au pouvoir. La femme décédée était une proche parente d’un dirigeant local du BJP.

Complications lors d’une anesthésie

«Une patiente est morte en raison de complications peu après l’administration de l’anesthésie, mais cela ne signifie pas que notre équipe médicale a fait quelque chose de délibéré pour la tuer. Les médecins ont fait de leur mieux pour la ranimer. Malheureusement, elle est morte», a expliqué le Père Maria Stephen, porte-parole de l’archidiocèse de Bhopal, dont dépend l’hôpital. Il a ajouté être vraiment désolé pour la famille.

«Notre hôpital missionnaire était la bouée de sauvetage des pauvres au cours des deux dernières décennies, il est maintenant fermé. Les pauvres gens qui ont bénéficié de notre service ne sont pas venus nous soutenir, mais ils se sont joints pour nous jeter des pierres», a-t-il déploré. Les habitants de la région doivent maintenant se rendre dans un hôpital éloigné ou dépenser plus d’argent même pour de petits traitements qu’ils avaient l’habitude d’obtenir facilement et à moindre coût.

Les religieuses rouvriront l’hôpital si l’administration rétablit sa licence et assure sa protection contre de nouvelles attaques. (cath.ch/ucanews/mp)

Maurice Page

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