Qui sont les martyrs français béatifiés à Casamari?

Le cardinal Marcello Semeraro, préfet de la Congrégation pour les causes des saints, a présidé, le 17 avril 2021 dans l’abbaye de Casamari (Italie), la cérémonie de béatification de six moines cisterciens tués par les soldats français en cherchant à protéger des hosties consacrées en 1799. Quatre d’entre eux étaient français.

La béatification, présidée par le cardinal Marcello Semeraro, a eu lieu dans l’abbaye cistercienne de Casamari,  dans la province du Latium, dans le centre de l’Italie, lieu du martyr des moines.

Tués en haine de la foi – selon le terme consacré – en 1799, ils n’étaient pas des «guerriers, mais des hommes peureux, comme nous le sommes tous», a souligné le préfet de la Congrégation pour les causes des saints dans son homélie rapportée par Vatican News.

«Ces martys n’étaient pas des héros ›de bande-dessinée’, mais des personnes normales», a affirmé le cardinal Semeraro. Leur exemple, a-t-il estimé, illustre que «personne ne pourra persévérer dans les pas de Jésus sans tribulation, sans conflit, sans «combat spirituel»».

Plusieurs abbayes pillées

Au printemps 1799, l’armée française, qui occupe alors Naples, subit plusieurs défaites qui obligent ses troupes à remonter vers le Nord. Lors de cette retraite, un détachement de soldats dirigé par le général français François Macdonald se livre à un véritable pillage de plusieurs abbayes. Après avoir saccagé le Mont Cassin et le village d’Isola del Liri, une quinzaine de soldats probablement ivres font irruption dans l’abbaye cistercienne de Casamari alors que les moines s’apprêtent à prier les complies.

Les religieux tentent tant bien que mal de leur faire comprendre qu’il n’y a pas grand-chose à piller mais les soldats n’en ont que faire et fouillent l’édifice, jettent à terre les hosties consacrées et détruisent le tabernacle. Si la plupart des moines parviennent à s’enfuir, une poignée d’entre eux choisit de rester pour sauver la Sainte Eucharistie. Six de ces religieux, parmi lesquels quatre français – Siméon Cardon, Modeste-Marie Burgen, Maturin Pitré et Albertin Marie Maisonade – périssent en haine de la foi. Tous avaient fui la France en raison de la menace révolutionnaire.

Des religieux originaires des quatre coins de la France

Lorsque survient ce massacre, le supérieur de la communauté, le Père Siméon Cardon, réside en Italie depuis trois ans. Consterné par la Révolution, ce prêtre originaire de Cambrai réussit, non sans difficulté, à rejoindre Casamari en mai 1797. Lorsque les soldats débarquent le 13 mai 1799, il prend peur et se cache dans la grotte du jardin pour leur échapper.

Pris de remords, il retourne finalement dans sa cellule pour être solidaire de ses frères. Assené de coups de sabre, il meurt finalement le lendemain devant le général Baron Thiébault. Dans un dernier souffle, le religieux lui raconte le carnage dont il a été témoin.

Ancien religieux de l’abbaye de Sept-Fons en Bourgogne, le frère Modeste-Marie Burgen est également contraint de quitter son monastère après la suppression des ordres religieux en France. Ce moine, décrit comme exemplaire par ses frères, est assassiné dans le couloir du noviciat.

Originaire de Bordeaux, le frère Albert Maison reçoit quant à lui l’habit monastique à Casamari en 1792 après avoir fui son pays. Lorsque survient l’attaque, il tente de transférer les hosties de la chapelle à l’infirmerie puis rejoint deux autres de ses frères en adoration devant le Saint-Sacrement. Deux coups à la tête le laissent sans vie.

Le dernier Français mort en martyre se prénomme Frère Maturin Pitré. Engagé contre sa volonté dans les campagnes militaires françaises en Italie, il y tombe gravement malade et est hospitalisé avec onze de ses compagnons d’arme à l’hôpital de Veroli. Une fois guéri, il demande à rentrer à Casamari afin de se consacrer à Dieu. Il meurt seulement quelques mois plus tard le soir du 13 mai 1799.

Outre les quatre Français, le père Domenico Maria Zawrel, un religieux de l’abbaye de Sept-Fons qui s’était réfugié à Casamari et le frère Zosimo Maria Brambat, un jeune religieux de Milan, sont morts ce même jour sous les coups des soldats français.  (cath.ch/imedia/cg/ag/bh)

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