«Un christianisme à distance n’existe pas», affirme le pape

Transformés par l’Amour du Christ, «nous regardons, touchons et nourrissons les autres comme des frères et des sœurs», a déclaré, le 18 avril 2021, le pape François avant de réciter la prière du Regina Caeli depuis la fenêtre du Palais apostolique. Le pape a aussi fait part de son inquiétude quant à l’évolution de la situation en Ukraine.

Les Évangiles démontrent que Jésus n’est pas un «fantôme», a souligné le pape dans son discours, mais une personne vivante. C’est pourquoi, être chrétien n’est pas d’abord une doctrine ou un idéal moral, «c’est une relation vivante avec Lui», avec le Seigneur ressuscité. 

Car «nous le regardons, nous le touchons, nous nous nourrissons de Lui et, transformés par son Amour, nous regardons, touchons et nourrissons les autres comme des frères et des sœurs». C’est pourquoi ces trois verbes très concrets – Regarder, toucher et manger – reflètent en quelque sorte notre vie personnelle et communautaire. Trois actions qui peuvent donner la joie d’une vraie rencontre avec le Jésus vivant, a estimé le pape.

«Regarder est un premier pas contre l’indifférence»

Regarder n’est pas seulement voir, c’est plus, cela implique aussi une intention, une volonté. C’est pourquoi il est l’un des verbes d’amour, a expliqué le pape. «Regarder est un premier pas contre l’indifférence, contre la tentation de détourner le visage des difficultés et des souffrances des autres».

Le deuxième verbe, «toucher» indique qu’un chrétien ne peut rester «à distance», seulement au niveau du regard. «L’amour demande la proximité, le contact, le partage de la vie», a lancé le pape. «Un christianisme à distance, n’existe pas», a-t-il insisté.

Enfin, manger, exprime bien l’humanité dans son indigence la plus naturelle, c’est-à-dire le besoin de se nourrir pour vivre. Mais manger, quand on le fait ensemble, en famille ou entre amis, devient aussi une expression d’amour, de communion, de fête… «au point que le banquet eucharistique est devenu le signe emblématique de la communauté chrétienne.

L’Ukraine, préoccupation du pape

Alors que les combats, quasiment à l’arrêt depuis une trêve conclue à l’été 2020, ont récemment repris entre Ukrainiens et séparatistes pro-russes, le pontife a fait part de sa préoccupation. «Une chose triste: je suis avec préoccupation les événements de l’Ukraine, où ces derniers mois se sont multipliées les violations de cessez-le-feu, je suis avec inquiétude l’augmentation de l’activité militaire».

«S’il vous plaît, a-t-il lancé avec solennité avant de marquer un temps de silence, je souhaite fortement que se posent des gestes capables de promouvoir la confiance réciproque et de favoriser la réconciliation et la paix, tant nécessaires et tant désirées».

Le chef de l’Église catholique a également déploré «la grave situation humanitaire» dans laquelle se trouve la population. Il leur a exprimé sa proximité et invité les fidèles présents place Saint-Pierre à prier ensemble un Ave Maria. Cette déclaration survient alors que la Russie déploie actuellement des dizaines de milliers de soldats près de sa frontière avec l’Ukraine et en Crimée, péninsule annexée par Moscou en 2014.

Depuis 2014, le conflit entre séparatistes pro-russes et l’armée ukrainienne a fait plus de 13’000 morts. Depuis le début de l’année, 30 soldats ukrainiens sont morts et 20 rebelles ont été tués. (cath.ch/imedia/ah/bh)

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