un long article de l’Osservatore Romano du 15 fevrier, le recteur de

?La multiplication des rites sataniques inquiete l’Eglise catholique. Dans

l’Universite du Latran, Mgr Angelo Scola, rappelle les dangers de telles

pratiques, et leur incompatibilite avec la pratique chretienne. Il demande

surtout aux pasteurs de l’Eglise de poser un « jugement clair » sur cette

question en vue d’avertir les fideles.

?La montee du phenomene s’explique, selon Mgr Scola, par l’abandon de la

foi chretienne, et par la deception vis-a-vis des promesses de la raison :

« des lors, on arrive plus a se liberer d’une angoisse et d’une solitude

radicale devant le monde et le temps. Pour la dominer, on s’adresse a la

magie qui garantirait de la protection des pouvoirs occultes et on ne

renonce pas a chercher une alliance avec les puissances du mal. »

?C’est ainsi que « proliferent » les pratiques magiques. « Les fideles

chretiens ne manquent pas qui participent a des groupes sataniques dont le

culte est ouvertement contraire a la religion catholique, constate Mgr

Scola. » Il appelle les « pasteurs » a poser un « jugement clair rendu possible

par une annonce renouvellee de la victoire du Christ sur Satan, du peche

sur la mort ».

?Quel message transmettre ? Mgr Scola propose que l’on insiste tout d’abord

sur « l’originalite » du culte chretien qui « ne peut etre reduit a un pur

rite ou a une pratique de piete ». En effet, poursuit-il, « le sacrement du

bapteme, intrinsequement oriente a celui de l’Eucharistie, agit chez le

croyant comme un regeneration surnaturelle, et l’introduit a une vie

nouvelle dans le Christ ».

?Au dela, estime Mgr Scola, il importe de mettre en evidence « la realite de

Satan ». « On peut parler avec serieux, et sans exagerer, des rites

sataniques : il s’agit d’un arbre veneneux qui grandit sur le terrain

pollue de la magie ». A ce point, il decrit une double attitude de l’Eglise

: « d’une part, l’Eglise a toujours reprouvee un credulite excessive en ce

domaine, censurant avec force toutes les formes de superstitions, comme

l’obsession pour Satan et les demons, et pour les differents rites et modes

d’adhesions malefiques a de tels esprits. » D’un autre point de vue,

l’Eglise « a toujours mis en garde contre une approche purement rationnelle

de ces phenomenes qui finit toujours et seulement, par les identifier a des

desequilibres mentaux. »

?Une « realite de Satan » qui, observe Mgr Scola, n’a pas toujours ete de

mise dans l’Eglise : « Il n’etait pas rare, il y a vingt ans, de rencontrer

des discours theologiques qui niaient l’existence du diable et des ses

oeuvres reelles qui portent atteinte aux hommes ». D’ou la mise au point de

Paul VI, le 15 novembre 1972 qui rappelait que « le mal n’est plus seulement

une deficience, mais une effiscience, un etre vivant, spirituel, perverti

et pervers, terrible realite (…) ».

?Ainsi, poursuit Mgr Scola, « tout en etant deja vaincu, Satan ne cesse de

mettre en difficulte les fils de Dieu parce que la victoire du Christ ne se

manifestera de facon incontestable qúavec la Parousie. » La vie chretienne a

donc « une dimension intrinseque de lutte a laquelle personne ne peut

echapper (…). Le salut de l’homme ne peut etre automatique parce qúil

tient compte de sa liberte. »

?L’Eglise n’a jamais varie dans son jugement sur les rites sataniques :

« Ils entrent dans la categorie de l’idolatrie, parce qúils attribuent des

pouvoirs et un caractere divin a quelqúun qui n’est pas Dieu et qui est

l’ennemi du genre humain. Ce sont des actes qui separent radicalement de la

communion avec Dieu, parce qúils supposent une liberte choisie de l’homme

pour Satan et non pour l’unique Seigneur. »

?D’autre part, ces rites induisent une « vision manicheenne de la realite.

Ils attribuent a Satan ce qui n’appartient qúa Dieu seul (…) ils posent

deux principes au fondement du monde en lutte entre eux. Or, il n’y a rien

de plus etranger a la foi catholique qúun tel manicheisme » souligne Mgr

Scola. Au dela, le prelat note la « degradation morale » qui accompagne ces

rites, puisque « l’on se met a la disposition des oeuvres de destruction de

Satan », sans parler des « sacrileges, en particulier avec l’Eucharistie »

prevus dans le deroulement de ces rites. Sur un plan pastoral, de telles

pratiques sont jugees « graves » par Mgr Scola mais « a certaines conditions,

le pardon peut etre possible. »

?Mgr Scola, termine sa reflexion en meditant sur les consequences possibles

de telles pratiques sur ceux qui en sont adeptes : « Plus une personne s’y

adonne, plus elle devient faible et sans defense. » Ainsi, « ceux qui

adherent a des sectes sataniques risquent de devenir plus facilement la

proie de mauvais sorts, de malefices, de vexations diaboliques, de

possessions demoniaques » car on ne peut exclure « une participation du geste

malefique au monde demoniaque et vice et versa ».

?Il existe egalement, bien qúelles soient « d’une autre nature », des

« actions extraordinaires de Satan contre l’homme, permises par Dieu pour

des raisons de lui seul connues. Parmi elles on peut citer, les

perturbations physiques et externes, ou des infestations locales sur des

maisons, des objets ou des animaux, des obsessions personnelles qui jettent

la personne dans un etat de depressions, les vexations diaboliques qui

correspondent a des desordres et a des maladies qui arrivent a faire perdre

connaissance et a faire accomplir des actions et a prononcer des paroles de

haines contre Dieu, Jesus, (…). Enfin, il y a la possession diabolique,

qui est la situation la plus grave, parce que dans ce cas, le diable prend

possession du corps d’un individu et le met a son service sans que la

personne ne puisse resister. »

Autant de forme differentes, conclut Mgr Scola, qui sont « mysterieuses,

mais qui, pour autant, ne peuvent pas etre seulement traitees comme des

situations de types pathologiques, cas hysteriques ou de dissociations

mentales. L’experience de l’Eglise montre la possibilite reelle de ces

phenomenes. »

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