Homélie du 25 avril 2021 ( Jn 10, 11-18)

Abbé Aimé Munyawa – Eglise Saint-Joseph, Lausanne

Chers frères et sœurs en Christ,
Et vous bien aimés de Dieu qui nous suivez par la voie des ondes,
En ce dimanche qui est réservée à la prière pour les vocations, l’Eglise nous propose cette parole de Dieu où le Seigneur Jésus se présente comme le Bon Berger – et même, le Vrai Berger. Qu’est-ce que cela veut dire, le Bon Berger ?
En se présentant comme le Bon et le vrai Berger, Jésus veut souligner deux réalités importantes de sa vie dans sa relation avec l’humanité, dans sa relation avec nous. Premièrement il veut affirmer son statut de Messie, de Fils de Dieu attendu par tout le peuple de Dieu. Et la seconde réalité que Jésus souligne est la manifestation de l’immense amour et bonté de Dieu à l’égard de chacun de ses enfants, de chacun d’entre nous.

Jésus est le Messie attendu


Pour ce qui est du messianisme de Jésus : le Seigneur Jésus sait qu’il est entrain de s’adresser un peuple qui prie régulièrement les psaumes. Et dans le Psaume 22 il est dit que : Le Seigneur est mon berger : je ne manque de rien. Sur des prés d’herbe fraîche, il me fait reposer. Il me mène vers les eaux tranquilles et me fait revivre ; il me conduit par le juste chemin pour l’honneur de son nom. Pour le peuple juif, c’est Dieu qui est le Vrai Berger d’Israël. Et dans le Psaume 94 les fils d’Israël affirment : Oui, il est notre Dieu ; nous sommes le peuple qu’il conduit, le troupeau guidé par sa main. Le titre du Vrai Berger était réservé à Dieu. En s’attribuant ce titre aujourd’hui, Le seigneur Jésus affirme avec force et sans équivoque qu’il est le Messie attendu, qu’il est la manifestation de ce Dieu adoré par Israël, il vient prendre soin son troupeau Israël. Il vient prendre soin de nous aujourd’hui. Mais il demande à ses brebis d’hier et celles d’aujourd’hui, que nous sommes, de reconnaître sa voix, de l’écouter et de la suivre.

S’agissant de l’immensité de l’amour et de la bonté de Dieu pour chacun de ses enfants, Jésus proclame qu’il incarne cet amour et le rend plus ardent. Pour comprendre ceci, jetons un regard rétrospectif dans l’évangile de saint Jean que nous venons d’écouter. Dans le chapitre 9 qui précède le discours sur le bon berger, Jésus venait de guérir un aveugle de naissance le jour du sabbat. Au lieu que cette guérison suscite la joie de sa communauté, elle a plutôt provoqué une colère de la part des responsables de la communauté, les pharisiens, qui sont supposés être des bergers des fils d’Israël. Nous retrouvons d’ailleurs, dans la première lecture que nous venons d’entendre, la même colère de la part des chefs et des anciens qui ont arrêté et interrogé les apôtres parce qu’ils ont guéri un infirme au nom de Jésus. Face à cette attitude, qui peut certaines fois nous arriver, de ne pas nous réjouir du bonheur des autres ou de vouloir maintenir les autres dans leur misère, le Christ sort de ses réserves, fustige cette manière d’être berger. D’où son affirmation, Moi je suis le Bon Berger – le Vrai Berger.

Jésus se met au service de chacun


Le Bon berger est celui qui donne sa vie pour le bonheur, le bien-être de ses brebis. Par amour, il prend soin de chacune des brebis. Il écarte tout danger et tout risque de prédation. Il connait le besoin de chaque brebis et y réponds à tout moment. Il ne donne pas seulement ce qu’il a, mais aussi et surtout ce qu’il est ! En Jésus, Dieu-Amour se met au service de chacun d’entre nous.
Chers frères et sœurs et bien aimés de Dieu qui nous suivez dans tous les coins de notre pays, Jésus nous invite ici à partir du cœur même de Dieu son Père qui nous aime sans cesse. Et il nous lance ce même regard à partir du plus profond de nous-mêmes, de ce que nous avons de plus intime, de plus intérieur et de plus particulier pour nous faire émerger comme des rayons de sa lumière au cœur du monde. Nous pourrons ainsi abattre les barrières des enclos en faire un seul avec un seul pasteur qui nous aime et qui partage au quotidien nos soucis.


Nous, les brebis du Seigneur, sommes invitées aujourd’hui à partager la responsabilité de notre berger en devenant Bon et Vrai berger les uns pour les autres afin que le monde soit transformé par l’amour. L’amour des parents pour leurs enfants et celui des enfants pour leurs parents, de l’époux pour son épouse et de l’épouse pour son époux, du frère pour sa sœur et de la sœur pour son frère, . . . bref c’est l’amour de tout humain pour son semblable qui devient le reflet et la concrétisation de l’amour de Dieu pour chacun de nous.

Dieu se cache derrière chaque visage que nous rencontrons

Chers frères et sœur autant nous portons des masques pour nous protéger du virus, autant Dieu en porte aussi pour nous protéger de l’indifférence. Le masque de Dieu c’est le Visage Humain. Dieu se cache derrière chaque visage humain que nous rencontrons. Soyons capable de le reconnaître et de l’aimer. Nous n’allons pas changer le visage de ce monde en partageant uniquement ce que nous avons : C’est en partageant surtout ce que nous sommes que le monde prendra le visage de son créateur. Nous sommes des fils et filles bien aimés de Dieu, enfants comblés de l’amour, de la bonté et de la miséricorde de Dieu.


En ce dimanche des vocations, prions pour que Dieu suscite au milieu de nous, au sein de nos familles, de nos communautés et nos sociétés des frères et sœurs capables de s’embarquer dans la dynamique de l’amour, du service et du sacrifice à l’image de Jésus le Bon Pasteur pour changer le visage du monde et en faire une seule famille des enfants de Dieu. Loué soit Jésus Christ !

4e DIMANCHE DE PÂQUES
Lectures bibliques : Actes 4, 8-12; Psaume 117 (118), 1.8-9, 21-23, 26.28-29; 1 Jean 3, 1-2; Jean 10, 11-18

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