Après le voyage du pape, le cardinal Sako secoue l'épiscopat irakien

À l’occasion du dimanche du Bon Pasteur célébré dimanche 25 avril 2021, le patriarche des chaldéens, Louis Raphaël Sako réaffirme les critères de sélection des évêques dans l’Église chaldéenne. Il veut des évêques au service du peuple.

Moins de deux mois après le voyage historique du pape François dans son pays, le cardinal irakien met en garde publiquement les membres de son clergé. « Nous recevons de nombreuses lettres critiquant le comportement et les actions de certains », écrit-il, expliquant que les fidèles désirent que les ecclésiastiques incarnent véritablement le message évangélique.

Pour le chef de l’Église chaldéenne, il est regrettable que les canons de l’Église catholique et des Églises catholiques orientales ne soient que rarement appliqués en matière de sélection des évêques – dans l’Église chaldéenne, un évêque est élu lors d’un synode et sa nomination est ensuite approuvée par Rome. «Je voudrais donc clarifier ces qualités et ajouter d’autres qualités pratiques que j’ai apprises de mon expérience de prêtre, d’évêque et de patriarche», explique-t-il.

Homme de foi et voix prophétique

Selon lui, le bon candidat doit d’abord être une personne de foi et de prière, dotée d’une «maturité humaine, spirituelle, psychologique, culturelle et administrative, sage et courageuse». Il doit savoir utiliser correctement son autorité, entendue comme un service, précise le cardinal de 72 ans, qui réitère d’ailleurs son intention de démissionner de sa charge à l’âge canonique prévu, c’est-à-dire dans trois ans.

Humble, le bon candidat doit aussi être indépendant, c’est-à-dire non politisé, insiste-t-il. Ce qui ne l’exonère pas d’être «une voix prophétique influente pour les valeurs humaines et nationales telles que la justice sociale, la pleine citoyenneté, la paix, la défense des droits des personnes opprimées, la liberté, la dignité et la coexistence harmonieuse».

Ni extrémiste, ni opportuniste

Il ne doit pas être un extrémiste, un dictateur ou bien un indécis ou un opportuniste. Plutôt que de diviser son diocèse en groupes identitaires ou de priver certains de la miséricorde de Dieu, le bon candidat doit être «père, frère et ami des paroissiens». « Qu’il soit un serviteur de la charité, surtout envers les pauvres », souligne le cardinal.

Le bon pasteur doit aussi continuer de se former et de se renouveler spirituellement, culturellement et humainement, pour ne pas tomber dans une routine mortifère. Le patriarche considère par ailleurs qu’il doit être un spécialiste des sciences ecclésiastiques et bien connaître une langue étrangère.

S’il reconnaît enfin que la sainteté du sacerdoce «n’élimine pas notre humanité», il invite les membres du clergé à en avoir toujours conscience et à être vigilants. (cath.ch/imedia/hl/mp)

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