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Rwanda : Assassinat du Père Guy Pinard (060297)
L’assassin est connu, mais s’est enfui.
Ruhengeri, 6février(APIC) L’identité du meurtrier du Père Guy Pinard,
assassiné dimanche à Kampanga, près de Ruhengeri est connue. Les fidèles
ont essayé d’appréhender l’assassin qui a réussi à prendre la fuite. On
ignore le motif de son acte. Le Père blanc était un homme de contact,
proche de la population rwandaise qu’il a côtoyé durant près de 36 ans.
C’est le troisième Père blanc assassiné dans le pays depuis les événements
tragiques de 1994.
Le Père Guy Pinard a été tué durant la célébration eucharistique,
pendant qu’il distribuait la communion. Il est mort sur-le-champ.
Homme de vérité, enthousiaste et jovial, le Père Pinard, né le 20 avril
1935, a été ordonné en 1961. Il a passé toute sa vie missionnaire au
Rwanda. Actif dans la formation des catéchistes et en paroisse, il est
resté dans le pays malgré une santé fragile, ayant souffert d’un cancer du
poumon et de troubles cardiaques.
Durant les événements de 1994, il a risqué sa vie pour permettre à des
personnes d’échapper aux massacres. Rentré au Canada épuisé, il a exercé
une année de ministère pastoral en paroisse avant de regagner le Rwanda. Il
avait alors repris son ministère de formation des laïcs à Ruhungeri.
Un jeune confrère africain du Père Pinard, originaire d’une des
paroisses où le Père a oeuvré avant 1994, a indiqué à l’APIC : « Les
paroissiens l’appelaient « Kibyeyi », c’est-à-dire celui qui agit comme une
mère pour accueillir, écouter ». Le Père Pinard était un vrai « homme de
terrain » qui aidait tout le monde sans distinction de races. « Il était
proche des gens et discutait volontiers avec eux. Il aimait « jaser », comme
il disait avec l’accent québecois », raconte son confrère. « Il m’a donné le
goût de faire des homélies dialoguées ».
« Guy est mort alors qu’il distribuait la Vie », a noté pour sa part le
supérieur des Pères blancs, le Père Gotthard Rosner, dans un communiqué.
Le Père Pinard est le troisième Père blanc assassiné au Rwanda depuis
1994. Ses confrères Joachim Vallmajo, Espagnol, et André Caloone, Français,
avaient trouvé la mort en 1994. Les Pères blancs étaient 78 avant les
massacres de 1994 et sont encore une trentaine actuellement dans le pays.
Certains sont retournés dans des pays limitrophes du Rwanda. (apic/com/bl)
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