Le pape défend la conception humaine tripartite: corps, âme et esprit

Ne jamais perdre de vue «l’horizon transcendant vers lequel tend notre être», a déclaré le pape François le 8 mai 2021 dans un vidéo-message diffusé lors d’une conférence sur le thème de la santé, co-organisé par la Fondation Sciences et Foi et l’association américaine Stem for Life.

Le pape a proposé un commentaire du thème de cette importance conférence en ligne: «Corps, esprit et âme». S’il a noté que cette tripartition n’était pas celle du Catéchisme de l’Église catholique, qui distingue corps et âme, il a signalé qu’on la retrouvait dans un épitre de Saint Paul et chez plusieurs Père de l’Église. 

Cette conception tripartite, a-t-il souligné, a le mérite «d’indiquer certains dimensions» de l’être humain qui sont «trop souvent séparées aujourd’hui». Le pontife s’est par la suite attaché à montrer l’unicité de l’homme dans ces trois dimensions ontologiques. 

Le corps, à l’épreuve des questions éthiques contemporaines

Le corps, «couche biologique» de l’existence est la «dimension immédiate» mais non «la plus facile à comprendre», a déclaré l’évêque de Rome. «Nous ne sommes pas purs esprits», a-t-il insisté, mais au contraire – tout au long de la vie, et jusqu’à la résurrection dans l’autre vie pour les chrétiens – «nous sommes un corps». 

L’histoire de la science a ouvert à «un horizon de connaissances et d’interactions» hier inconcevables, a indiqué le pape François, citant le champ de la «génétique». Il a néanmoins souligné que ces progrès scientifiques posent des «questions anthropologiques et éthiques fondamentales » quand ils tendent vers la «manipulation du génome» en vue de combattre le «vieillissement» ou pour «obtenir une amélioration de l’être humain». 

L’esprit ne se limite pas au cerveau

L’esprit est une dimension «tout aussi importante», a poursuivi le Souverain pontife, parce qu’elle est la condition de la «compréhension de soi». Si la science souligne «l’importance vitale de la composante biologique et fonctionnelle du cerveau», a-t-il reconnu, celle-ci n’est pas suffisante pour «définir tous les phénomènes qui nous définissent comme humain». 

Comprendre l’esprit, a expliqué le pontife, doit nécessairement être une découverte de «l’origine des facultés humaines», par exemple le sens esthétique, la compassion, ou le sens du transcendant. C’est dans ce sens que la philosophie grecque puis la théologie chrétienne ont unifié cette réalité en la notion d’âme, a-t-il soutenu. 

L’âme, «fenêtre vers un horizon»

L’âme est l’expression de l’ouverture »à quelque chose de plus grand que soi» et «est constitutive et témoigne de la valeur infinie de toute personne humaine», a souligné le 266e pape. En tant que dimension transcendante, elle est «comme une fenêtre, qui donne sur l’extérieur et conduit vers un horizon», a-t-il affirmé, citant en conclusion saint Augustin: «Quel abîme profond que l’homme!»

Le pape a par ailleurs décrit la période actuelle comme un temps d’épreuve pour la solidarité mondiale. Il a une nouvelle fois plaidé pour le développement «de modèles de systèmes de santé ouverts à tous les malades, sans aucune inégalité».

Un événement co-organisé par le Saint-Siège

La Conférence Internationale du Vatican «Unité to Prevent & Unite to Cure» (unir pour prévenir et unir pour guérir) est un événement qui se tient en ligne du 6 au 8 mai 2021. Il s’agit de la cinquième occurrence de ce format de conférence, fruit d’un partenariat entre des entités dépendant du Saint-Siège, aujourd’hui la Fondation Sciences et Foi, et d’une association philanthropique américaine engagée dans le domaine de la santé, Stem for Life. Le premier événement a eu lieu en 2011. 

Actualité oblige, les interventions lors de cette conférence étaient fortement axées sur la question de la vaccination. Au sein de la Curie, ont notamment participé le Secrétaire d’État Pietro Parolin et le cardinal Gianfranco Ravasi, président du Conseil pontifical pour la culture. 

Personnalités et géants de l’industrie médicale représentés

De nombreuses personnalités de l’industrie pharmaceutique et médicale sont intervenues, notamment le directeur général de l’entreprise Moderna Stéphane Bancel et le président directeur général de son concurrent Pfizer, Albert Bourla. Se sont aussi exprimés le docteur Anthony Farci, directeur du National Institute of Allergy and Infectious Diseases, l’organisme fédéral américain spécialisé dans les maladies infectieuses ainsi que David Feinberg, vice-président de Google Health. 

La Cura Foundation, qui co-organise l’événement, est une organisation philanthropique américaine médicale promouvant l’amélioration mondiale des conditions de santé, en particulier par l’utilisation de thérapies cellulaires via une autre fondation affiliée, Stem for Life. La Fondation Sciences et Foi est une fondation de droit pontifical dépendant du Conseil pontifical pour la Culture. Elle promeut le dialogue entre science et théologie par le biais de conférences, de formations et de publications.

Des personnalités telles que Chelsea Clinton, fille de l’ancien président Bill Clinton et vice-présidente de la Clinton Foundation, la chanteuse Cindy Crawford ou le guitariste du groupe Aerosmith Joe Perry ont aussi participé à l’événement. (cath.ch/imedia/cd/gr)

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