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Rome: Prochaine parution en français d’un document (110397)
de la Commission théologique internationale
Rome, 11mars(APIC) La Commission théologique internationale va publier en
français un texte sur le dialogue interreligieux, intitutlé « Le
christianisme et les religions ». Ce document, dont l’original a été publié
en espagnol est destiné aux catholiques qui s’engagent dans la rencontre
des autres religions. Préparé depuis 1993, il a été approuvé par les
membres de la Commission par 29 voix sur 30, le 30 septembre 1996, et
ensuite pour sa publication par le cardinal Ratzinger, Président de la
Commission, et Prefet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi. Elle
est le fruit du travail de théologiens catholiques issus de 9 pays.
Le texte pose la question du salut auquel conduisent les différentes
religions: hors de l’Eglise pas de salut? Universalité du salut dans le
Christ? Autonomie des religions par rapport au sacrifice du Christ? Un
exposé dense pour s’y retrouver dans ce « supermarché des religions » qu’est
le monde actuel, et fonder le dialogue interreligieux sur des bases
authentiques.
D’entrée de jeu, l’interprétation restrictive de la formule « hors de
l’Eglise pas de salut », a été définitivement repoussée par Pie XII et le
Concile Vatican II. L’Eglise est plus que ses frontières visibles, et il y
a un salut pour ceux qui ne lui appartiennent pas visiblement, s’ils vivent
selon leur conscience. Ceci vaut aussi pour ceux qui ont vécu avant le
Christ, comme l’affirmaient déjà les Pères de l’Eglise.
Contrairement à ce qu’affirment les positions « pluralistes », le
caractère unique, universel et plénier du salut apporté par le Christ
implique que les autres religions n’ont pas de force salutaire « autonome »,
et ne peuvent se passer de la Médiation du Christ. Les autres chemins
« confluent » en lui. Les chrétiens qui nient cette universalité et cette
unicité cèdent à la tentation de séparer dans le Christ l’humanité et la
divinité.
Par son Incarnation, le Fils de Dieu s’est uni à chaque homme, comme
l’affirme la Constitution conciliaire « Gaudium et Spes ». Cette universalité
du salut en Christ est aussi affirmée du fait de l’universalité du dessein
de salut du Père qui a envoyé son Fils pour que tous les hommes soient
sauvés.
Universelle aussi la « mission de l’Esprit Saint » et son action. Ainsi,
l’Eglise, en tant que « Corps du Christ », est le « lieu privilégié de
l’action de l’Esprit », et de la participation à la vie divine. De là
l’universalité de sa mission.
Dans les religions se trouvent donc, selon l’expression des Pères de
l’Eglise souvent reprise par le Concile Vatican II, des « semences du Verbe »
qui sont un « don de Dieu » et comme des « pierres d’attente » de la plénitude
de la Révélation en Jésus-Christ. Le rôle salvifique des religions et des
cultures est certain. Elles aident les hommes à se diriger vers « le but
ultime ». Mais ceci ne signifie pas pour autant que « tout en elles conduise
au salut ». Elles renferment aussi des « erreurs », des « contradictions », des
« ambiguïtés ». Il ne faudrait pas, par conséquent, exclure du dialogue le
discours sur la vérité. Ce serait placer « superficiellement » toutes les
religions « sur le même plan », et du même coup les « vider de leur force de
salut ». Car, « affirmer qu’elles sont toutes vraies revient à affirmer
qu’elles sont toutes fausses ». Or, « ce sacrifice de la vérité est
incompatible avec la foi chrétienne ».
La position qui consiste à considérer toutes les conceptions de Dieu
comme relatives, imparfaites, inadéquates – nulle ne pouvant donc se
prétendre ultime et définitive – exclut en fait la notion biblique de
Révélation, et sa dimension historique. Or Dieu a parlé par les prophètes
et en dernier lieu par son Fils Jésus Christ, et seule la Bible peut être
considérée comme « Ecriture Sainte ».
La position pluraliste craint aussi qu’une religion s’arroge une
certaine « supériorité ». Mais la vérité, souligne le document, en tant que
« vérité », est toujours, de ce fait, « supérieure ». En Jésus, la vérité est
au « service » des hommes.
En outre, la commission rappelle que Dieu se révèle aussi dans sa
Création et dans le sanctuaire personnel de la conscience. Et cette
révélation suppose toujours l’acceptation de la part de la liberté humaine.
Le dialogue interreligieux est ainsi fondé à la fois sur notre « origine
commune, en tant que personnes crées à l’image de Dieu » et sur notre
« destinée commune ». Il requiert la recherche commune de la vérité, comme la
vérité dans le dialogue.
Le document termine en rappelant que « la pédagogie divine du dialogue ne
consiste pas seulement en paroles mais aussi en oeuvres: les paroles
manifestent la « nouveauté chrétienne » de l’amour du Père, dont les oeuvres
apportent le témoignage ». (apic/cip/fd)
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